Me Samia Abbou est totalement opposée au projet de loi de réconciliation économique et elle s’en prend à son initiateur, le président Caïd Essebsi.
La députée du Courant démocratique a réitéré sa position vendredi lors de l’audition de Slim Azzabi, ministre-directeur cabinet présidentiel par la Commission de la législation générale à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Selon elle, ce texte de loi, proposé par le président de la république Béji Caïd Essebsi, vise à «recycler les corrompus» et à leur permettre d’échapper à la justice. Mais la nouveauté dans la position de Me Abbou est qu’elle va jusqu’à dénier au président Caïd Essebsi le droit de soumettre ce projet de loi parce que, selon elle, «concerné» par le texte.
«Le président et son frère Slaheddine Caïd Essebsi font l’objet d’une procédure judiciaire pour corruption», a-t-elle rappelé. Une réponse à cette déclaration n’a pas tardé à fuser. Mais elle n’est pas venue ni de la délégation présidentielle, dirigée par M. Azzabi, ni des députés de Nidaa Tounes présents, mais de Me Abada Kefi.
Le député de Haraket Machrou Tounes a en effet déclaré «ne pas disposer de l’information» divulguée par la députée Courant démocratique et, s’adressant à sa collègue, lui a dit : «Même je l’avais, j’aurais tourné ma langue plusieurs fois dans ma bouche avant de la dévoiler».
Il faut dire que Mme Abbou est habituée à ces déclarations au vitriol, notamment contre le président Caïd Esebsi, qu’elle avait accusé, une fois, d’avoir assassiné Chokri Belaid.
C’est à elle aussi que l’on doit la fameuse sortie: «Le terrorisme est un épouvantail», restée dans les annales de l’Assemblée comme la défense la plus fine et la plus intelligente du terrorisme.
Nabil Ben Ameur
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