Un réfugié afghan a attaqué à l’arme blanche les passagers d’un train dans le sud de l’Allemagne, blessant grièvement 4 personnes avant d’être abattu par la police.
Commentant cet incident survenu hier, lundi 18 juillet 2016, sur la télévision nationale, le ministre allemand de l’Intérieur Joachim Herrmann a déclaré qu’il était trop tôt pour se prononcer sur les motivations de l’agresseur qui, a-t-il précisé, aurait résidé dans un foyer pour mineurs abandonnés à Ochsenfurt, dans les environs de Wurtbourg, au nord de la Bavière.
Cette attaque, qui intervient 4 jours après la tuerie de Nice où un chauffeur-livreur tunisien a lancé, dans la soirée du 14 juillet, son 19-tonnes sur la foule de fêtards, tuant 84 personnes et blessant plus de 200 autres, n’a pas manqué de susciter la vive inquiétude de l’opinion publique et des médias allemands sur ce que l’on appelle désormais le «terrorisme low-tech.»
L’acte terroriste perpétré par ce «loup solitaire» pourrait, à terme, exercer une forte pression politique sur la chancelière allemande Angela Merkel qui, l’an dernier, a autorisé, contre plusieurs oppositions, d’accueillir des centaines de milliers de migrants.
«L’assaillant, un Afghan âgé de 17 ans, aurait vécu pendant quelque temps à Ochsenfurt. Alors que le train roulait, il a subitement brandi un couteau et une hache et attaqué les voyageurs, blessant sérieusement plusieurs personnes. Certaines des victimes sont dans un état grave, entre la vie et la mort», a indiqué M. Herrmann.
Le porte-parole de la police bavaroise, Fabian Hench, a confirmé que l’agresseur, qui a refusé de se rendre aux forces de l’ordre, a été abattu alors qu’il prenait la fuite, lors d’un arrêt du train à une station dans les environs de Wurtbourg.
Selon plusieurs médias allemands, le criminel aurait crié «Allahou Akdar!» (Dieu est grand!), lors de cette attaque – ce que MM. Joachim Herrmann et Fabian Hench se sont gardés de confirmer, pour l’instant.
«C’est vrai qu’il y a des témoignages qui indiquent qu’il y aurait là une piste islamiste, mais nous préférons attendre, donner plus de temps aux enquêteurs pour qu’ils avancent dans leurs investigations et qu’ils apportent les clarifications qu’il faut, avant de se prononcer là-dessus», s’est limité d’observer le ministre allemand de l’Intérieur.
A la différence de la France et la Belgique voisines, l’Allemagne n’a pas subi, ces dernières années, d’attaque islamiste majeure, bien que les responsables de la sécurité allemands soutiennent qu’ils ont déjoué plusieurs opérations terroristes.
Pour rappel, l’Allemagne a accueilli, en 2015, près d’un million de migrants, y compris plusieurs milliers de mineurs non-accompagnés. La majorité de ces réfugiés ont fui les guerres civiles de pays comme la Syrie, l’Irak et l’Afghanistan.
Marwan Chahla (avec agences)
Donnez votre avis