La Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) fonctionne à 40% de sa capacité, depuis cinq ans, a indiqué son Pdg, Romdhane Souid.
M. Souid, qui est aussi le Pdg de la société jumelle, le Groupe chimique tunisien (CGT), a insisté, lors d’une conférence de presse, tenue mardi à Gafsa, sur la nécessité pour les deux sociétés publiques de reprendre au plus vite leur rythme de production d’avant la révolution de janvier 2011, afin d’assurer leur survie.
Le fort ralentissement du rythme de la production a engendré un déficit de 5 milliards de dinars, une baisse des réserves de phosphate commercial de 7,2 millions de tonnes, en 2010, à 2 millions, actuellement, et un recul des recettes d’exportation de phosphate et dérivés de 1,2 milliard de dollars, en 2010, à 351 millions, en 2015.
Les plus grosses pertes ont été enregistrées, dans la région du bassin minier de Gafsa, en raison des mouvements de protestation des sans-emploi observant des sit-in sur les sites d’extraction et de production de phosphate, ainsi que sur les circuits de transport ferroviaire et terrestre.
Depuis le début de 2016 et jusqu’au 18 juillet, seulement 2 millions de tonnes de phosphate commercial ont été produites contre des prévisions de 3,6, soit un déficit de 44%. Comparativement, durant le même période de 2010, la production avait atteint 4,3 millions de tonnes.
Les sit-in de protestation des sans-emploi se poursuivent, à Redeyef, depuis janvier dernier. A Medhilla, un autre sit-in dure depuis 4 mois, à cause d’un litige foncier entre les habitants, problème qui n’a rien à voir avec la CPG, expliquent les responsables de la compagnie.
Romdhane Souid a annoncé, lors de la conférence de presse, que les résultats définitifs du concours de recrutement à la CPG de 261 cadres supérieurs et moyens seront proclamés, aujourd’hui, ajoutant que les préparatifs pour les concours de recrutement de 1.700 agents d’exécution à la même société et 1.370 au GCT sont en phase finale.
Il convient de rappeler, dans ce contexte, que ces deux sociétés, principaux employeurs de cette région déshéritée, sont déjà en sureffectif, ce qui grève dangereusement leurs coûts de production et leur compétitivité internationale, sachant que la Tunisie est en train de perdre sa position de grand producteur et exportateur mondiale de phosphate.
I. B. (avec Tap).
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