A gauche Ahmed Rahmouni, à droite le controversé juge Béchir Akremi.
Ahmed Rahmouni, président de l’Observatoire de l’indépendance de la justice (OTJ), félicite la magistrature pour la nomination de Béchir Akremi en tant que procureur de la république.
Le juge Rahmouni, qui ne fait pas grand cas des critiques dont fait l’objet ce juge d’instruction, a adressé ses félicitations à la magistrature tunisienne «pour son indépendance et pour son choix, qui a été le fruit d’un travail de l’Instance provisoire de la justice judiciaire, qui a duré plus d’un mois».
Pour président de l’OTJ, la promotion de juge d’instruction du Bureau 13 auprès du tribunal de 1ère instance de Tunis, relevant du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, «vient casser les calculs de certaines parties». Il n’a cependant pas indiqué lesquelles?
Notons que Ahmed Rahmouni avait été interrogé, la semaine dernière, sur la probable nomination de Béchir Akremi au poste de procureur de la république et il avait répondu que cela serait un peu difficile. Il avait sans doute à l’esprit la controverse qui entoure ce magistrat.
Béchir Akremi, qui était en charge de l’instruction de l’affaire de l’assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaïd, a accumulé les manquements et une plainte a même été déposée contre lui par le Parti des patriotes démocrates unifié (Watad), dont Belaïd était le secrétaire général, avant son assassinat, le 6 février 2013, par des extrémistes religieux.
Suite à cette plainte pour «complicité de meurtre sur le sol tunisien et homicide volontaire avec préméditation», le ministre de la Justice a dû saisir, le 8 juillet, l’inspection générale du ministère d’une enquête à ce sujet. Deux semaines après, le juge Akremi est promu procureur de la république et Ahmed Rahmouni s’en félicite.
Ce dernier est, rappelons-le, poursuivi en justice pour diffamation, depuis février dernier, par Me Basma Khalfaoui, présidente de la Fondation Chokri Belaïd. Il avait écrit sur sa page Facebook la phrase suivante: «Les magistrats honnêtes luttent contre les diables», en l’illustrant par la photo de Me Khalfaoui et de celle de Issam Dardouri, le président de l’Organisation tunisienne de la sécurité et du citoyen (OTFC).
Elle est vraiment indépendante la justice tunisienne. Il reste juste à définir de quelle partie…
Y. N.
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