La cérémonie de passation des pouvoirs entre le gouvernement Habib Essid et celui de Youssef Chahed a eu lieu, aujourd’hui, à Dar Dhiafa à Carthage.
La passation des pouvoirs entre les deux hommes s’est déroulée en présence des membres de leurs cabinets respectifs, de nombreux dirigeants politiques et des représentants des médias.
Habib Essid, qui était en poste depuis le 6 février 2015, a passé en revue les réalisations de son équipe ainsi que les projets en cours. Il a aussi appelé son successeur à poursuivre, avec la même fermeté, la lutte contre le terrorisme, ainsi que le combat contre la corruption, qui s’est beaucoup propagée ces dernières années dans l’administration publique et qui exige la contribution de toutes les parties, car elle n’est pas de la responsabilité exclusive de Chawki Tabib, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLCC). «Sans la contribution de tout le monde, la corruption persistera et ce n’est pas en un jour qu’on va l’éradiquer. Ça demande du souffle. Beaucoup de souffle», a-t-il dit.
Tout en souhaitant bonne chance à M. Chahed, le chef du gouvernement sortant a rappelé que les manifestations déclenchées dès le 8 février 2015, à Ben Guerdane, soit 2 jours seulement après sa prise de fonction, les attaques terroristes du Bardo, de Sousse et de Tunis, ainsi que les agitations sociales et la dégradation de la situation en Libye, ont beaucoup affecté l’activité touristique en Tunisie et plus généralement l’économie du pays.
«Ce gouvernement doit rester en place le plus longtemps possible, jusqu’aux élections prochaines, en 2020, afin qu’il puisse aider à sortir le pays de la crise», a encore dit M. Essid, en appelant les protagonistes politiques et tous les citoyens à «donner du temps à ce gouvernement». Et pour cause: «Le changement incessant de gouvernement risque de nuire à la stabilité dans le pays.»
Répondant, indirectement, au président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui avait appelé, hier, à Gafsa, à faire bénéficier le bassin minier des recettes du phosphate, sa principale richesse, M. Essid a souligné que «la gestion des mines de Gafsa est une affaire de l’Etat et non d’une région.»
«Il suffit de seulement d’une autre attaque terroriste, que je ne souhaite pas, pour que le doute s’installe de nouveau dans le pays», a aussi averti le chef du gouvernement sortant. Au même moment, des voix de collègues se sont élevées dans la salle pour l’informer qu’un attaque terroriste venait d’avoir lieu au mont Samama, à Kasserine, qui a fait 3 morts parmi les militaires déployés dans cette zone.
Prenant ensuite la parole, Youssef Chahed a remercié M. Essid et son équipe avec lesquels il a collaboré lui-même en tant que ministre des Collectivités locales. Tout en admettant que la situation générale en Tunisie est très difficile, il a ajouté: «Nous avons confiance en ce peuple et en sa jeunesse. Et la sécurité restera l’une de nos priorités».
M. Chahed, qui a obtenu, samedi, la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) avec une confortable majorité (168 voix favorables sur un nombre total de 217 députés), présidera son premier conseil des ministres, demain, à la Kasbah. Son gouvernement est constitué de 40 membres, 26 ministres et 14 secrétaires d’Etat.
Z. A.
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