Dans une lettre adressée à Mohamed Zinelabidine, ministre de la Culture, Nadia El-Fani revient sur les injustices dont elle est victime et demande à être rétablie dans ses droits.
Dans une lettre adressée à Mohamed Zinelabidine, posté vendredi dernier, sur sa page Facebook, la cinéaste franco-tunisienne dénonce l’étouffement de sa liberté de création et sa mise à l’écart sur la scène culturelle en Tunisie.
«Je suis toujours poursuivie en justice au pénal depuis plus de cinq ans maintenant, sous le coup de six chefs d’inculpation pourtant contradictoires avec notre constitution parce j’ai « commis » un film qui n’a pas plu à certains de nos concitoyens et parce que j’ai affirmé et revendiqué mon droit à être athée et également parce que je milite pour la laïcité… Depuis cinq ans, je suis mise au banc de la culture en Tunisie; on refuse de diffuser mes films, même quand ils sont primés en tant que films tunisiens à l’étranger», écrit Nadia El-Fani.
«Je demande justice! Qu’enfin un ministre de la Culture s’exprime clairement sur la liberté de création qui est la mienne tout autant que celle des autres créateurs et qu’on cesse d’exercer des pressions et autres censures en tous genres sur nous», a ajouté la cinéaste.
La cinéaste, fait référence à son film « Laïcité, Inch’Allah », initialement intitulé « Ni Allah ! Ni maître ! », réalisé en 2011, et qui a lui a valu d’être poursuivie pour «atteinte aux valeurs du sacré», encourant une peine de 6 mois à 6 ans de prison. Nadia El-Fani, devenue la cible d’extrémistes religieux, a même reçu des menaces de mort.
Y. N.
Donnez votre avis