Un collectif d’économistes tunisiens et européens appelle à créer une sorte de « Plan Marshall » au profit de la Tunisie doté de 20 milliards d’euros.
Par Fathi B’Chir *
Cet appel, que ce collectif compte faire relayer par des parlementaires européens et nationaux, intervient la veille d’un vote au Parlement européen et quelques semaines avant l’adoption, annoncée, d’une «communication» de la Commission et du Service d’action extérieure au Conseil, qui fera le point de la relation avec la Tunisie et des aides concédées par les bailleurs de fonds internationaux depuis le sommet du G8 à Deauville, en 2011.
Un «dernier cri d’alarme»
Cet appel serait, selon les tenants de l’initiative, un «dernier cri d’alarme» adressé, en premier, à la prochaine conférence internationale des bailleurs de fonds, la deuxième du genre, qui aura lieu à Tunis les 29 et 30 novembre et à laquelle participera l’Union européenne (UE). La première, en septembre 2014, avait débouché sur beaucoup de promesses, non tenues aussi bien du côté des donateurs que du côté tunisien. La remise en ordre dans la gestion économique du pays semble tarder et un nouveau ‘Plan stratégique 2016-2020’ est proposé.
L’instabilité politique et économique interne et les bouleversements dans la région, en particulier une forte pression terroriste depuis la Libye, ont en effet freiné les réformes exigées par la communauté internationale. La situation aurait atteint maintenant une cote d’alerte, constate le collectif.
L’appel des économistes est en fait une réédition de celui lancé en marge de la réunion du G8 à Deauville. «Cinq ans plus tard, alors que la Tunisie a consolidé sa transition démocratique et continue de bénéficier d’un fort courant de sympathie, l’appui de la communauté internationale a été pour le moins parcimonieux», écrivent-ils dans leur nouvel appel. «Nous avons pourtant la responsabilité collective de faire en sorte que cette transition réussisse et de prouver que la coopération économique est la meilleure barrière contre les extrémismes», ajoutent-ils. Ils pointent du doigt aussi le risque d’une «mauvaise coordination des actions».
Un statut «à la norvégienne» à la Tunisie
Le collectif réclame une «déclaration claire sur les modalités de mobilisation et de coordination entre les différentes institutions financières (FMI, Banque mondiale, Berd, BEI, BAD et BID) afin qu’elles puissent contribuer de manière optimale à la croissance et à la restructuration de l’économie tunisienne».
Il relance aussi une idée, ancienne, de permettre à la Tunisie un «plein accès aux fonds structurels européens», car il serait «essentiel que la communauté internationale marque sa solidarité avec la Tunisie pour qu’elle puisse être et demeurer un exemple à suivre en matière de changement social, économique et démocratique pour l’ensemble de la région et au-delà».
La situation particulière inédite de ce pays réclamerait un «statut spécial», un statut «à la norvégienne», rêvent certains experts du dossier.
Source: Agence Europe.
* Les intertitres sont de la rédaction.
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