Philippe de Veulle, avocat des victimes françaises de l’attentat du Bardo et du syndicaliste sécuritaire Walid Zarrouk, défendra aussi Issam Dardourri.
C’est ce qu’a annoncé Me De Veulle, hier, à Kapitalis, précisant qu’il se constitue pour la défense de Issam Dardouri, incarcéré depuis le 4 novembre, et poursuivi pour diffamation et injures, via des statuts Facebook, à l’encontre de Abderrahmane Belhaj Ali, directeur général de la sûreté.
L’avocat français doute de l’indépendance de la justice tunisienne depuis la libération de 6 suspects dans l’affaire de l’attentat du Bardo (18 mars 2015), pour cause «d’obtention d’aveux sous la torture», et la clôture du dossier d’instruction de cette affaire, alors que des zones d’ombre demeurent non éclaircies.
S’il veut défendre, aujourd’hui les 2 sécuritaires tunisiens, c’est parce qu’ils ont révélé les abus de la justice tunisienne et l’impartialité du juge du Bureau 13, Béchir Akremi, chargé de l’enquête sur l’attentat du Bardo.
Me De Veulle considère que l’emprisonnement de Walid Zarrouk et Issam Dardouri comme «une atteinte à la liberté d’expression».
Plusieurs activistes tunisiens et défenseurs des droits de l’homme considèrent aussi que l’arrestation des 2 syndicalistes sécuritaires vise à les faire taire et à dissuader leurs camarades de dénoncer les manquements des services sécuritaires et judiciaires.
Le verdict, lundi dernier, relatif à l’affaire de meurtre de Lotfi Nagdh, l’ancien coordinateur de Nidaa Tounes, à Tataouine, qui a suscité une vague de contestation dans une partie de l’opinion publique tunisienne, semble avoir confirmé les doutes de Me De Veulle sur l’indépendance et l’impartialité de la justice tunisienne. C’est, en tout cas, ce qu’il a affirmé à Kapitalis.
Y. N.
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