Lotfi Laamari sera entendu, lundi prochain, par le juge d’instruction de la 18e chambre auprès du tribunal de 1ère instance de Tunis pour «atteinte à la justice».
Depuis l’annonce des poursuites judiciaires contre le journaliste et chroniqueur pour avoir critiqué certains juges sur un plateau de télévision, une campagne de soutien a été lancée sur les réseaux sociaux pour défendre la liberté des journalistes et la liberté d’expression en général.
Cinq ans après la révolution de la dignité, nul n’est au dessus de la critique, soutiennent les internautes, qui se sont donné rendez-vous, lundi, à partir de 9H00, devant le tribunal de première instance de Tunis, non pour faire pression sur la justice, mais pour appeler au respect des libertés dans le pays. La justice n’est pas au-dessus de la critique, soutient-on aussi.
Rappelons que Lotfi Laamari avait déclaré, le jour de l’acquittement, le 15 novembre courant, par le tribunal de Sousse, des membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR), accusés du meurtre de Lotfi Naghd, le 18 octobre 2012, à Tataouine, que certains juges ne sont pas impartiaux et que le verdict acquittant les membres des LPR, milices islamistes violentes proches du parti Ennahdha, était politisé, ajoutant et que cela est une honte dans un pays qui se dit démocratique.
Il est également à rappeler que les juges Kalthoum Kennou et Ahmed Souab ont souvent exprimé la même position, affirmant que le corps de la magistrature, qui a longtemps été instrumentalisé par la dictature de Ben Ali, n’a pas encore fait sa révolution, qu’il n’a pas été assaini et qu’il est toujours sous l’influence des responsables politiques.
Le procureur de la république, qui a lancé des poursuites contre Lotfi Laamari, n’a pas cru devoir poursuivre ses collègues, pas plus qu’une député de Nidaa Tounes qui avait déclaré, commentant le même verdict, que Daech n’est pas dans la montagnes mais dans le corps de la justice.
Z. A.
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