Pour avoir émis des doutes sur les compétences d’ingénieur aéronautique de Feu Mohamed Zouari, l’économiste Moez Joudi a reçu des menaces de mort.
Mohamed Zouari, complètement inconnu jusqu’à son assassinat, le jeudi 15 décembre 2016, devant son domicile à Sfax, par des inconnus, a été élevé au rang de martyr et d’ingénieur aéronautique, spécialisé dans les drones. Cette soudaine célébrité posthume a fait réagir l’économiste Moez Joudi, qui a émis des doutes quant aux compétences présumées du défunt. Ce qui lui a valu des insultes sur les réseaux sociaux voire des menaces de mort de la part d’éléments islamistes, feu Mohamed Zouari ayant été membre du parti islamiste Ennahdha et ayant loué ses services, au cours des 10 dernières années, la branche militaire du Hamas, le parti islamiste palestinien. Ce qui a d’ailleurs fait accréditer la thèse de son assassinat par le Mossad, le service de renseignement israélien.
Moez Joudi a publié dans la soirée du mercredi 21 décembre 2016 un communiqué où il évoque la «campagne d’intimidation» dont il fait actuellement, et «qui comprend des menaces de mort et toutes sortes de voies de fait».
«Pour m’être interrogé sur l’empressement suspect de faire de Feu Mohamed Zouari un martyr et un savant alors que l’on sait si peu sur son passé et ses activités secrètes, voilà la machine médiatique à la solde des parties obscurantistes qui se déchaîne contre ma personne», indique l’économiste. Et, tout en remerciant les nombreux amis et personnes qui l’ont appelé et soutenu, il ajoute : «J’ai bien conscience de déranger ceux qui n’ont pas renoncé à leur plan d’arriération pour la Tunisie et qui pratiquent le ‘‘takfir’’ contre ceux comme moi qui ne sont pas dupes de ces procédés. Je mets en garde toute partie contre cette campagne d’intimidation qu’elle instrumente contre moi et je tiens pour responsable toute personne qui m’insulte ou qui profère à mon encontre des menaces, de tout ce qui pourrait m’advenir. J’enjoins ces parties obscurantistes de rompre avec le terrorisme intellectuel dont elles n’ont pas su se départir malgré la tragédie dans laquelle a basculé la Tunisie après plus de 3 ans de gestion intégriste et son cortège de vrais martyrs et de ruine économique.»
I. B.
Donnez votre avis