Une mauvaise plaisanterie, interprétée comme une incitation au meurtre du président de la république, a valu la détention à un jeune activiste et écrivain en herbe.
Hammadi Khlifi a été arrêté, hier, mercredi 21 décembre 2016, à son domicile, à Sfax, après avoir diffusé, sur Facebook, une photo du président de la république, Béji Caïd Essebsi, et son garde du corps, avec ce message adressé à ce dernier: «Mon cher, quand passeras-tu à l’acte, toi aussi ? Allez, fonce, nous sommes tous avec toi», faisant ainsi allusion à l’assassinat, lundi 19 décembre, de l’ambassadeur russe, à Ankara, par un agent chargé de sa sécurité.
C’est là évidemment un post prêtant à équivoque et de très mauvais goût, dont l’auteur n’a, semble-t-il, pas mesuré la gravité.
Hammadi Khlifi, écrivain en herbe ayant récemment décroché le prix international Olfa Rambourg pour l’art et la culture pour son roman « Hrab », n’a pas été le seul à céder à la tentation d’une mauvaise plaisanterie. D’autres internautes, dans d’autres pays, notamment l’Egypte, l’Iran, la France et l’Allemagne, ont publié des photos similaires de leurs chefs d’Etat avec un commentaire du même acabit. Ils n’ont pas été arrêtés…
Mauvais pot pour Hammadi Khlifi: l’économiste Moez Joudi a dénoncé son post, y voyant un appel au meurtre du chef de l’Etat. Des médias ont repris le commentaire de Joudi et l’affaire a fait boule de neige. Il n’en fallait pas plus pour que le jeune écrivain soit convoqué par la police, arrêté et transféré à la prison d’El-Gorjani, en attendant d’être entendu par le juge.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, Hammadi Khlifi a aussitôt été suspendu de ses fonctions au sein de l’Instance Vérité et Dignité (IVD).
Des activistes de la société civile ont appelé à manifester, demain, vendredi 23 décembre 2016, à 11h, devant le ministère de l’Intérieur, pour appeler à le faire libérer.
Y. N.
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