La chancelière Merkel a informé le président Caïd Essebsi que l’Allemagne va accélérer le rythme de rapatriement des Tunisiens en séjour irrégulier en Allemagne.
La chancelière allemande Angela Merkel a eu un entretien téléphonique, vendredi 23 décembre 2016, avec le président de la république Béji Caïd Essebsi, quatre jours après l’attentat de Berlin, perpétré par un émigré clandestin tunisien, Anis Amri (24 ans), abattu, aujourd’hui à l’aube, à Milan, en Italie.
La chancelière allemande a évoqué cet attentat, survenu dans la soirée du 19 décembre et qui a fait 12 morts et une cinquantaine de blessés.
Selon les médias allemands, Mme Merkel a demandé président tunisien d’œuvrer pour accélérer les procédures de rapatriement des ressortissants tunisiens dont la demande d’asile a été rejetée par l’Allemagne.
Mme Merkel a aussi expliqué à M. Caïd Essebsi que son gouvernement va accélérer, de son côté, le rythme de rapatriement de ces demandeurs d’asile déboutés.
Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui à Berlin, Mme Merkel a indiqué que son pays a avancé au cours de cette année dans le processus de rapatriement des Tunisiens séjournant illégalement en Allemagne.
Et parce que le ridicule ne tue pas, la présidence de la république tunisienne s’est tue sur le contenu réel de l’entretien téléphonique entre Mme Merkel et M. Caïd Essebsi, se contentant d’indiquer, dans une parfaite langue de bois digne d’une république bananière, que l’entretien a porté sur les relations d’amitié entre la Tunisie et l’Allemagne et sur les échanges de visites entre les hauts responsables des deux pays en vue de renforcer la coopération bilatérale.
Le communiqué ajoute que le président Caïd Essebsi a dénoncé l’attentat terroriste de Berlin – pourquoi ne l’a-t-il pas fait auparavant, comme on était en droit d’attendre d’un chef d’Etat d’un pays qui se respecte? –, en appelant les autorités des deux pays à mieux coordonner leurs efforts pour faire face au fléau du terrorisme, qui menace la sécurité et la stabilité de tous les pays.
Le communiqué a rappelé que le chef du gouvernement Youssef Chahed est attendu en Allemagne au début de l’année prochaine et que cette visite sera suivie, durant le 1er trimestre de 2017, par celle de Mme Merkel en Tunisie.
On peut s’attendre à ce que ces visites seront axées sur la coopération dans le domaine de la maîtrise des flux migratoires et que la Tunisie ne sera pas très à l’aise dans la négociation de ce dossier.
I. B.
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