La police italienne tente de ranimer Anis Amri (Ph. EFE).
Anis Amri n’a pas été identifié grâce à un papier d’identité, mais à la trace d’ADN retrouvée dans le poids lourd utilisé lors de l’attentat de Berlin.
On a beaucoup glosé sur les difficultés rencontrées par la police allemande pour identifier l’auteur de l’attentat de Berlin, le 19 décembre courant. Les amateurs de la théorie du complot y ont trouvé une bonne matière aux doutes et aux interrogations.
La police allemande a, en effet, retrouvé, dès le 19 décembre, un papier d’identité sous le siège du conducteur du poids lourd utilisé dans l’attentat. Il s’agit d’une carte de demandeur d’asile d’un citoyen tunisien né en 1992 dans la ville de… Tatatouine. Ce document est remis aux déboutés du droit d’asile qui ne peuvent être expulsés.
Anis Amri, le suspect de l’attentat, s’était vu refuser sa demande d’asile en juin 2016 mais n’avait pas pu être expulsé car les autorités tunisiennes n’ont pas réussi à identifier un citoyen tunisien du nom de Anis Amri natif de… Tataouine. L’homme, on le saura par la suite, est, en réalité, natif de Oueslatia, à Kairouan. C’est ce qui lui a donc permis de passer à travers les filets et de rester en Allemagne, où il s’est présenté aux autorités sous plusieurs identités et a utilisé au moins six pseudonymes.
Ce sont, en réalité, les traces ADN retrouvées dans le véhicule, des images de vidéosurveillance et divers témoignages recueillis par les enquêteurs qui leur ont permis de se mettre, enfin, le 21 décembre, soit 2 jours après l’attentat, sur la piste du vrai Anis Amri.
Ce flottement ne permet pas de conclure à un complot fomenté par les polices occidentales contre les musulmans et l’islam, thèse défendue par beaucoup d’islamistes en Orient et par plusieurs bonnes âmes charitables en Occident. Il est dû au fait que le document abandonné par l’auteur de l’attentat sur le lieu du crime ne permettait pas réellement de l’identifier de manière précise et irréfutable.
La police italienne qui a abattu Anis Amri, hier, vendredi 23 décembre, à Milan, a pu, quant à elle, l’identifier très rapidement grâce aux traces ADN, l’homme ayant déjà fait l’objet d’une condamnation à 4 ans de prison en Italie et était bien connu des services italiens.
I. B.
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