Une vingtaine de journalistes de ‘‘La Presse’’ ont signé une pétition où ils annoncent le retrait de confiance du directeur rédacteur en chef Said Ben Kraiem.
Nous reproduisons ci-dessus cette pétition datée du 26 décembre 2016, dont la rédaction a reçu une copie et qui avait été adressée, entre autres, au Pdg de la Snipe-La Presse, société éditrice du quotidien, et au Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
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En raison de son échec à instaurer des rapports professionnels basés sur l’échange, la concertation et la participation de tous dans les affaires de la rédaction, objectifs fixés par l’ensemble de l’équipe aux dernières élections du rédacteur en chef en 2014.
En raison de la démotivation générale et de la dégradation de l’ambiance de travail au sein du journal (copinage, favoritisme, politique des deux poids deux mesures…).
En raison de son comportement dictatorial, humiliant et arrogant dans la gestion des affaires de la rédaction et dans le traitement des divergences, y compris de points de vue, avec ses collègues journalistes qui l’ont élu, il y a deux ans et demi, nous journalistes de ‘‘La Presse’’, déclarons retirer notre confiance du directeur-rédacteur en chef, Saïd Ben Kraïem.
Le rédacteur en chef principal, Saïd Ben Kraïem, a été élu quand la situation au journal souffrait d’un vide en matière de compétences dirigeantes et il n’y avait pas d’autres candidats au poste que sa personne. Mais il s’est avéré que Saïd Ben Kraïem n’avait pas de projet ni de volonté pour améliorer la situation, encore moins de vision pour l’avenir du journal.
Les réunions mensuelles, promises, de l’évaluation du quotidien et des différents supports de l’entreprise, n’ont pas été tenues. Il s’est, de surcroît, servi du nouveau poste de directeur de la rédaction, qui lui a été attribué en plus de sa fonction de rédacteur en chef principal, pour abuser de son pouvoir en prenant des décisions, sans aucune concertation et d’une manière unilatérale, et en faisant avorter tout projet qui pouvait prendre la forme de contre pouvoir ou de structure de régulation, telles que le comité de rédaction ou le projet du conseil de la rédaction proposé à maintes fois par ses collègues.
Saïd Ben Kraïem avait été pourtant reconduit dans sa mission, par consensus, avec la promesse de mettre, enfin, en place un projet de restructuration du journal et d’établir une meilleure communication et une meilleure gestion humaine et professionnelle de la rédaction.
Renforcé par sa reconduction, le directeur-rédacteur en chef a continué de plus belle à entretenir les mêmes comportements, et, plus encore, à être irrespectueux vis-à-vis de ses collègues, arrivant parfois aux menaces, aux insultes et à l’humiliation.
Conclusion, durant ces deux ans et demi, le directeur de la rédaction et rédacteur en chef, Saïd Ben Kraïem, avec les responsabilités et les prérogatives qui lui ont été accordées :
– n’a pas géré les missions à l’étranger de façon rationnelle et équitable;
– a enchaîné les voyages et les longs séjours à l’étranger sans aucun apport appréciable dans le contenu du journal;
– a négligé le site de la presse qui devait être un support-locomotive pour un meilleur essor du journal. Un site mort-né, alors que d’autres médias ont réussi le passage au numérique sans obstacles et en un délai relativement court ;
– n’a pas assuré à la fois son rôle de directeur de la rédaction et de rédacteur en chef principal, premiers garants de la ligne éditoriale et du contenu du journal, en faisant des ratages et en laissant passer des erreurs professionnelles, ainsi que des dérapages déontologiques, entre autres à la Une du journal.
Pour toutes ces raisons, nous, journalistes de ‘‘La Presse’’, retirons notre confiance de notre collègue rédacteur en chef Saïd Ben Kraïem, et nous demandons également au Pdg de la Snipe de revenir sur la décision de sa nomination en tant que directeur de la rédaction.
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