Le match amical de football, dimanche, au Caire, opposant l’Egypte à la Tunisie s’est terminé par des violences dans les gradins, comme il y a quelques jours à Tunis, le match amical CA – PSG.
Par Marwan Chahla
«Le seul but de la rencontre a été marqué par Marwan Mohsen, mais le plus gros du match s’est déroulé dans les gradins où les affrontements entre supporteurs et forces de l’ordre ont ruiné l’événement.»
C’est ce qui a retenu l’attention de Wally Downes Jr., journaliste du tabloïd britannique ‘‘The Sun’’, le quotidien de langue anglaise le plus lu dans le monde, avec un tirage de plus de 3,2 millions d’exemplaires pour plus de 8,5 millions de lecteurs par jour.
Sur les 245 mots de cet article sportif, le correspondant britannique n’a consacré que 33 mots pour parler de cette rencontre amicale de football qui a opposé les équipes nationales égyptienne et tunisienne. Il faut dire que l’événement était ailleurs : la violence incompréhensible à l’occasion d’un match sans véritable enjeu. Il n’est pas étonnant que sur les 5 photos postées par le site du ‘‘Sun’’ sur cette rencontre, 4 portent sur les échauffourées dans les gradins entre la foule des spectateurs en folie et les forces de l’ordre – et une seule photo de 6 joueurs tunisiens et égyptiens, prise à un moment difficilement déterminable de la rencontre et qui, elle non plus, n’inspire pas de la sérénité.
Et notre confrère britannique de se plaindre du gâchis de ce match et des dégâts causés dans «ce prestigieux Stade international du Caire, qui a été rénové de fond en comble depuis le désastre de Port Saïd, en 2012, qui était fin prêt depuis plus d’un an et qui a dû attendre, par souci sécuritaire, le feu vert du ministère égyptien de l’Intérieur.»
Avant la rencontre de dimanche, le journaliste du ‘‘Sun’’ rapporte que Tharwat Swelam, le directeur de la Fédération de football égyptienne, avait déclaré que «les responsables de la sécurité nous ont accordé leur feu vert pour accueillir l’équipe de Tunisie dans ce stade et 5000 fans.»
Au Caire comme il y a quelques jours à Tunis, le spectacle était dans les gradins: piteux et, surtout, alarmant.
A la fin du match, le sélectionneur égyptien Osama Nabih a déploré la tournure que les choses ont prise: «Il s’agissait d’une simple rencontre amicale en préparation de la Coupe d’Afrique des nations et la Tunisie est une des formations continentales les plus fortes.»
Le reste, c’est-à-dire l’essentiel du match (la performance des deux équipes et leurs chances dans la CAN-2017, qui débute à la fin de cette semaine, au Gabon), est tout simplement passé à la trappe. Par la faute d’une poignée de supporteurs débiles ou malintentionnés.
Quand on sait que les téléspectateurs ont eu droit au même piteux spectacle dans les gradins du stade olympique de Radès, à Tunis, mercredi dernier, à l’occasion de la rencontre, tout aussi amicale, entre le Club africain et le Paris Saint-Germain, et que les violences se sont soldées par au moins deux victimes : un policier et un supporter grièvement blessés, on est en droit de s’inquiéter de cette recrudescence de la violence à l’occasion des compétitions sportives, que rien ne justifie et qui peut s’expliquer par la violence qui caractérise nos sociétés arabo-musulmanes actuellement, le sport étant le miroir ou le révélateur d’un mal encore plus profond et plus grave.
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