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CAN-2017 : Avec Kasperczak, les Tunisiens déjà mal barrés

Retour sur le match perdu par la Tunisie contre le Sénégal à son premier match dans la course aux quarts de finale de la CAN-2017, au Gabon.

Par Dr Mounir Hanablia

Si l’objectif du football est de mettre la balle au fond des filets, un nombre de fois supérieur à l’adversaire, on peut dire que l’équipe de Tunisie, dimanche soir, à France-Ville, Gabon, n’était logiquement pas apte à gagner malgré le nombre impressionnant d’occasions qu’elle s’est créée en deuxième mi-temps sur des face-à-face avec le gardien de buts sénégalais, quatre pour Youssef Msakni, dont une transformée et injustement refusée, deux pour Ahmed Akaichi, trop exténué pour transformer les occasions à force de courir seul au milieu de la défense adverse après les ballons en première mi-temps , il finira d’ailleurs par être remplacé .

Carence de l’attaque et flottement de la défense

Si on dissèque le déroulement de la partie , on peut dire que la Tunisie ne s’est décidée à jouer au football qu’en début de deuxième mi-temps, une fois menée de deux buts, sous l’impulsion de Wahbi Khazri, dont le jeu en passes courtes et en déviations, déstabilisa complètement la défense sénégalaise, au point de tirer sur les montants de sa propre cage.

Mises à part la carence de l’attaque, la défense pécha sur le premier but par un manque de vitesse flagrant, et un manque de sang froid qui aurait pu coûter l’expulsion à Aymen Abdennour, en plus du penalty concédé, et sur le second but, par un mauvais placement flagrant dont la répétition, signe flagrant de manque de lucidité, faillit d’ailleurs lui coûter un troisième but.

Quelles conclusions est-il possible de tirer de cette défaite? L’équipe de Tunisie traîne depuis très longtemps une tare qu’elle n’a toujours pas surmontée, l’absence d’attaquants capables de faire la différence, et un joueur comme Youssef Msakni en constitue l’exemple type.

Un coach timoré et défaitiste

Par ailleurs, la défense qui constituait le point fort de l’équipe est désormais facilement prise de vitesse, ce qui face au Zimbabwe risque de se révéler problématique. Mais si la responsabilité de l’entraîneur Henryk Kasperczak ne se situe pas dans le choix des joueurs, certainement le plus logique actuellement, elle est par contre entière dans le choix tactique de la première mi-temps; une fois encore Kasperczak a choisi de renforcer un milieu de terrain terne, sans génie, sans audace, en comptant sur les courses du seul Akaichi pour se créer et transformer des occasions de buts, ce qui était manifestement au-dessus de ses forces.

Ce faisant l’équipe de Tunisie a raté sa première mi-temps, et ce n’est que contraint et forcé, face au score défavorable, que l’entraîneur s’est décidé à apporter les correctifs qui ont malgré tout démontré que l’équipe était capable de jouer d’une manière différente et de se créer au moins des occasions de but.

Un proverbe dit : «Celui qui ignore l’histoire est condamné à la revivre». Visiblement, la Fédération tunisienne de football (FTF), en faisant de nouveau appel à ce Polonais tactiquement timoré, avait oublié le désastre de la sélection nationale de football lors de la Coupe du monde en 1998, à Marseille, lorsque menée au score face à l’Angleterre, l’entraîneur choisit de se priver d’attaquants et de laisser son équipe regarder les minutes s’égrener en se passant et repassant le ballon. Son commentaire avait été pour expliquer la défaite: «Paul Gascoigne gagne plus que tout le budget de la Fédération tunisienne de football». Cela lui avait valu d’être limogé illico presto. Il faut dire qu’en ces temps là, il était possible de redresser les pattes des incompétents.

* Cardiologue, Gammarth, La Marsa.

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