L’atonie de la croissance économique, la lente évolution de la réglementation et le risque significatif des actifs impacteront la performance des banques tunisiennes.
Par Marwan Chahla
Dans le dernier rapport de Moody’s Investors Service, intitulé «Banques-Tunisie: Croissance économique modérée, réglementation en évolution et risque de crédit significatif maintiendront la pression sur la performance bancaire», Olivier Panis, vice-président auprès de l’agence internationale de notation, estime que «les risques de crédit demeure le sujet majeur auquel les banques tunisiennes sont confrontées, et nous nous attendons également à ce que les créances en souffrance soient toujours élevées –à environ 17% de l’ensemble des crédits du secteur, fin 2016.»
«La proportion élevée de ces prêts non-productifs (non-performing loans, NPL, en anglais) reflète la difficulté de la conjoncture économique que traverse le pays et traduit également le laxisme réglementaire qui a affaibli les pratiques de la souscription des prêts», poursuit l’analyste.
Toutes ces conditions dures de fonctionnement continueront d’exercer une pression forte sur les banques tunisiennes.
En novembre 2016, Moody’s a prévu que le PIB tunisien pour l’année 2017 se maintiendra à un niveau très modéré de 2,1% – ce qui représente un sursaut léger en rapport avec le 1,4% de 2016, année durement marquée par les retombées désastreuses des attentats terroristes de 2015 qui ont découragé l’investissement privé, porté un coup dur à la confiance du consommateur et accru encore plus le chômage.
Toutefois, l’agence de notation attire l’attention sur le fait que la modeste relance de l’activité économique en Tunisie sera propulsée par les secteurs minier et énergétique, par une stabilisation du tourisme et un soutien renouvelé aux investissements, rappelant à ce propos le succès de la Conférence internationale de l’Investissement Tunisie-2020, des 29/30 novembre dernier, et les 15 milliards de dollars (34 milliards de dinars tunisiens) que ce sommet a récoltés en de promesses d’appuis financiers divers et variés.
Moody’s s’attend également «à ce que la profitabilité des banques tunisienne stagne en 2017, avec des marges nettes d’intérêt très modeste, soit de l’ordre de 0,9%, étant donné les provisionnements supplémentaires qu’exigera l’étape à venir.»
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