De g. à d.: Owen Richards, unique survivant, Adrian Evans, Patrick Evans et Joel Richards (Ph. ‘‘The Mirror’’).
Une Britannique, dont le fils, le frère et le père ont trouvé la mort, le 26 juin 2015, à l’Imperial Marahba à Sousse, a témoigné devant la Cour de justice de Londres.
Suzanne Richards a déclaré lors de ces auditions publiques, qui en sont à leur 3e semaine, que la mort de Joel Richards, 19 ans, Adrian Evans, 49 ans, et Charles Patrick Evans, 78 ans – 3 des 38 victimes de l’attentat de Sousse – «a fait voler en éclats» sa famille soudée.
Mme Richards n’a pas pu retenir ses larmes lorsqu’elle a rappelé à la Cour que le chemin de ce trio familial a croisé celui du terroriste Seifeddine Rezgui à peine 12 heures après leur arrivée en Tunisie pour ce qu’elle a décrit comme étant «une sortie joyeuse entre mecs», en célébration du succès de son fils cadet Owen à ses GCSEs, l’équivalent du baccalauréat.
«Cet horrible matin du 26 juin 2015 a détruit notre famille – aujourd’hui, nous sommes entièrement dévastés», a ajouté Suzanne Richards, qui a également lu le dernier SMS que lui a envoyé son frère pour lui dire qu’ils sont «en train de se détendre au bord de la piscine» de l’Imperial Marhaba – un établissement hôtelier dont les 3 victimes étaient des habitués, puisqu’ils y ont séjourné en de nombreuses occasions par le passé.
«Dieu merci, Owen (le fils cadet de Suzanne Richards, ndlr) est encore en vie, mais je suis toujours hantée par le terrible sentiment que nous avons été coupés en deux et que nous n’arriverons jamais à réparer cette déchirure.»
La mère, sœur et fille attristée a ensuite détaillé l’étendue des pertes de sa famille: Joel Richards était promis à une belle carrière d’études supérieures en éducation physique à l’Université de Worcester; Adrian Evans, après 30 années de services au conseil municipal de la ville de Sandwell dans les Midlands de l’ouest, venait d’être promu au grade de directeur du département énergie et il comptait se remarier; son père Charles Patrick Evans «était un être irremplaçable: il était toujours là pour rendre service, il répondait toujours présent pour aider mes enfants à faire leurs devoirs scolaires et à les accompagner au stade. Il faisait autant pour tous les autres membres de notre famille.»
Suzanne Richards a conclu son témoignage par cette interrogation de femme inconsolable: «Y a-t-il quelqu’un dans la salle qui pourrait m’expliquer pourquoi quatre personnes partent en vacances ensemble et qu’une seule d’entre elles rentre saine et sauve?»
C’est la folie furieuse du terrorisme qui en a voulu ainsi, pourrait-on lui répondre…
Les auditions publiques de la Cour de justice de Londres, sous la présidence du Juge Nicholas Loraine-Smith, se poursuivront jusqu’en mars.
Marwan Chahla
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