Dans une interview accordée la semaine dernière au Middle East Eye (MEE), Rached Ghannouchi a exprimé un avis défavorable à la construction par la Tunisie d’un mur à sa frontière avec la Libye.
La crise libyenne concerne aussi la Tunisie, a déclaré le président du parti islamiste Ennahdha, qui a ajouté: «La solution d’une partie de nos problèmes se trouve en Libye. Avant la révolution, plus d’un demi-million de Tunisiens travaillaient en Libye. Si ces personnes pouvaient revenir y travailler, il n’y aurait plus de chômage en Tunisie».
M. Ghannouchi a rappelé, dans ce même contexte, que «toutes les opérations terroristes qui ont eu lieu en Tunisie ont été préparées en Libye et cela détruit le tourisme».
«Enfin, la frontière que nous partageons avec la Libye est longue et ouverte et nous ne pouvons pas y ériger un mur. Le gouvernement tunisien a, cependant, démarré, début 2015, la construction d’un système d’obstacles. Ce qui a causé des problèmes en Tunisie, notamment à Ben Guerdane, Tataouine et l’impact négatif en a été ressenti jusqu’à Sfax», a souligné M. Ghannouchi, en rappelant que «la moitié sud de la Tunisie est étroitement liée à La Libye et la solution est d’apaiser la Libye et d’y éteindre l’incendie».
M. Ghannouchi n’a pas cru préciser que le mur construit à la frontière tuniso-libyenne vise à empêcher l’infiltration de jihadistes entraînés dans des camps en Libye et envoyés pour commettre des attentats en Tunisie, ni que ledit mur vise également à réduire la contrebande (de carburants, d’armes, de stupéfiants, de tabac, et autres produits) qui porte un grave préjudice à l’économie tunisienne.
Z. A.
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