L’activité économique en Tunisie aurait connu une légère accélération de la croissance au cours de l’année 2016 qui se situerait aux alentours de +1,3% contre +1,0% en 2015.
Cette évolution serait principalement attribuable à la reprise de la contribution des services marchands qui ont été fortement affectés en 2015.
L’évolution positive des services marchands aurait, toutefois, été partiellement contrebalancée par la mauvaise performance des industries non-manufacturières et du secteur de l’agriculture et de la pêche.
Du côté de l’activité agricole et de la pêche, la valeur ajoutée aurait contribué négativement à la croissance du PIB en 2016, en raison des conditions climatiques défavorables ayant caractérisé l’année 2016 et qui ont engendré, entre autres, une nette régression de la production d’olives pour la saison 2015/2016 et ce, après une saison 2014/2015 exceptionnelle.
Les industries non manufacturières auraient connu, également, une baisse de la valeur ajoutée en 2016, essentiellement imputable à la poursuite des difficultés que connaît l’activité, depuis quelques années, au niveau du secteur énergétique.
D’ailleurs, sur les 9 premiers mois de 2016, la valeur ajoutée de la branche «Extraction de pétrole et gaz» a baissé de 10,1% par rapport à 2015.
Sur l’ensemble de l’année 2016, la production nationale de pétrole brut a accusé une baisse de 6,2% après -9,6% en 2015 et -10,6% en 2014. Ceci s’explique, entre autres, par l’arrêt de la production dans certains champs pétroliers, engendré par des problèmes sociaux récurrents et par la succession de pannes techniques au niveau de quelques sites de production.
De même, la production nationale de gaz a diminué de 11% sur la même période (contre -3,9% en 2015 et -8,5% en 2014).
Pour le secteur minier, malgré la poursuite des mouvements de protestation au niveau des sites de production, la valeur ajoutée aurait connu une hausse en 2016 par rapport à 2015.
Le niveau de production de phosphate a, en effet, atteint 3,8 millions de tonnes sur toute l’année 2016, en augmentation de +17,4% par rapport à 2015. Comparativement à l’année précédente, le transport ferroviaire ainsi que les exportations de phosphate brut et de ses dérivés ont augmenté respectivement de 1,2% et 50,3% en 2016.
Concernant les industries manufacturières, leur valeur ajoutée aurait été tirée principalement par l’affermissement de la production au niveau des industries mécaniques et électriques (IME). En effet, la demande européenne manufacturière adressée au secteur des IME semble avoir profité de la reprise économique, quoique modérée, dans la Zone Euro. Le volume des exportations a grimpé de 8,1% en 2016 après avoir accusé une baisse de -2,6% en 2015.
Notons, toutefois, que le secteur du «textile-habillement et cuir» dont le volume des exportations a reculé de 0,7% sur la même période continue à connaitre certaines difficultés.
De son côté, le secteur des services marchands a été le principal contributeur à la croissance du PIB, en 2016 à la faveur de la reprise relative de l’activité dans la branche «hôtellerie et restauration» qui, bien qu’elle soit encore en crise, aurait affiché une nette amélioration en 2016 sans toutefois que la valeur ajoutée ne puisse rattraper les niveaux qui prévalaient avant 2015. En effet, par rapport à 2015, année atypique pendant laquelle le secteur touristique a été fortement touché, le taux de variation enregistré en 2016 a été de +10,2% pour le nombre de nuitées et de +7,8% pour les entrées des non-résidents.
Enfin, il est à noter que malgré ce léger mieux, le taux de croissance du PIB prévu pour l’année 2016 (+1,3%) reste faible et très en-deçà des taux réalisés au cours des années précédant l’année 2015 (+2,9% en 2014 et +3,1% en 2013).
Par ailleurs, il est attendu que la valeur ajoutée dans certains secteurs d’activités connaisse des révisions importantes à l’occasion de l’imminente communication des comptes nationaux. En particulier, la croissance dans le secteur agricole serait fort probablement révisée à la hausse en 2015, ce qui impacterait négativement son taux de croissance pour 2016. Le cas échéant, la croissance en 2016 serait vraisemblablement moins bonne que prévue.
Source : Note sur les ‘‘Évolutions économiques et monétaires et les perspectives à moyen-terme’’, Banque centrale de Tunisie, du mois de février 2017.
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