Mehdi Ben Gharbia a indiqué que le gouvernement va recourir à la justice pour faire prononcer la dissolution du parti islamiste radical Hizb Ettahrir.
Dans une déclaration, jeudi 16 février 2017, à ‘‘Anba Tounes’’, le ministre des Relations avec les institutions constitutionnelles, de la Société civile et des droits de l’Homme, a précisé que cette procédure sera lancée contre ce parti s’il ne donne pas suite au courrier qui lui a été envoyé par le gouvernement concernant certaines de ses déclarations hostiles à la constitution, à l’Etat et au système parlementaire et démocratique.
Le ministre a déclaré aussi que ce parti, en appelant au régime du califat, semble vouloir ignorer les principes de la république inscrits dans la loi sur les partis.
Le décret-loi n° 2011-87 du 24 septembre 2011 portant organisation des partis politiques, stipule, en effet, dans son article 3, que «les partis politiques sont tenus de respecter les principes de la république, la primauté de la loi, la démocratie, la pluralité, l’alternance pacifique au pouvoir, la transparence, l’égalité, la neutralité de l’administration, des lieux de culte et des services publics, l’indépendance de la justice et les droits de l’homme tels que définis par les conventions internationales ratifiées par la république tunisienne.»
Il est à noter que les gouvernements qui se sont succédé depuis janvier 2014 ont annoncé leur intention de recourir à la justice pour examiner la situation de Hizb Ettahrir, et ce suite aux appels récurrents à sa dissolution, en raison de sa transgression permanente de la loi organisant les partis. Mais ces annonces sont toutes restées sans lendemain.
Il est à rappeler que dans des déclarations précédentes, Imed Haddouk, le membre du bureau politique du parti, a appelé à la «désobéissance sécuritaire» comme réaction à ce qu’il a considéré comme «des restrictions et des mesures arbitraires prises à l’encontre de Hizb Ettahrir de la part des forces de sécurité», qui ont interdit certaines de ses réunions. Ces déclarations, on l’imagine, ont suscité l’indignation dans l’opinion publique et parmi les responsables politiques, qui ont appelé à l’application de la moi à l’encontre de ce parti hors-la-loi.
Notons que Hizb Ettahrir, interdit avant la révolution de 2011, a commencé à s’afficher ouvertement sur la scène politique et a obtenu sa légalisation en 2012. Il s’est abstenu de participer à l’élection de 2014 en prétextant de son opposition aux principes de la démocratie représentative qui, selon son idéologie islamiste radicale, est en contradiction avec les principes de l’Etat califal.
A. K.
Donnez votre avis