Youssef Chahed a décidé, samedi 25 février 2017, un remaniement partiel de son gouvernement, en gardant le ministre de l’Education Neji Jalloul.
Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, la présidence du gouvernement a annoncé un remaniement ministériel partiel en vertu duquel Ahmed Adhoum a été nommé ministre des Affaires religieuses, Khalil Ghariani ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance et Abdellatif Hmam secrétaire d’Etat chargé du Commerce.
Ce remaniement intervient au lendemain de l’annonce par l’ex-ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, Abid Briki, de son intention de démissionner de son poste, en évoquant des pressions politiques dont il ferait l’objet dans l’exercice de ses fonctions. La rapidité avec laquelle il a été remplacé par Khalil Ghariani semble vouloir envoyer un avertissement aux autres membres du gouvernement : les états d’âme et les problèmes internes ne doivent pas filtrer dans les médias; ils doivent être réglés au sein du gouvernement.
La désignation d’un nouveau ministre à la tête du département des Affaires religieuses est venue mettre fin à une vacance du poste qui dure depuis plusieurs mois et à un intérim assuré, jusque-là, par le ministre de la Justice.
Si la tradition a toujours voulu qu’un théologien soit chargé des Affaires religieuses, le nouveau titulaire du poste n’a pas ce profil là. Ahmed Adhoum est, en effet, un ancien magistrat qui a été ministre des Domaines de l’État du 7 mars au 24 décembre 2011 au sein du gouvernement de Béji Caïd Essebsi.
L’autre message envoyé par le chef du gouvernement est adressé, indirectement, à l’UGTT et aux syndicats de l’enseignement, qui réclament depuis plusieurs mois le limogeage de Neji Jalloul, ministre de l’Education. En accusant une fin de non-recevoir à cette doléance, Youssef Chahed a voulu démontrer qu’il n’est pas prêt à céder aux pressions et à se faire dicter ses décisions par quelque partie que ce soit.
Si aucune réaction officielle n’a encore émané de la structure dirigeante de l’UGTT, le secrétaire général du syndicat de l’enseignement primaire Mastouri Gammoudi a indiqué, de son côté, que le remaniement ministériel peut être considéré comme une pierre dans le jardin de l’UGTT.
Abderrazek Krimi
Donnez votre avis