Des habitants de Ghizen, à Houmet Essouk (Djerba), ont construit des abribus artistiques, qui rythment la longue corniche de la zone touristique.
Par Yüsra Nemlaghi
Depuis des années, la zone de Ghizen, située sur le chemin de la zone touristique de l’île, les stations de bus sont privées de signalisations et d’abris pour se protéger de la pluie ou du soleil. On imagine la galère des enfants qui attendent le bus pour les amener à l’école et le mauvais effet que cela peut avoir aussi sur les nombreux visiteurs étrangers de l’île, censée être une zone touristique huppée.
Cette situation ne pouvant plus durer, Samir Ben Yaakoub a eu l’idée de construire des abris-bus avec les moyens du bord. Il a chargé son cousin, menuisier de son état, de lui en construire un en bois. Pas très recommandé, mais c’est mieux que rien…
Les premiers travaux en février 2016…
Samir explique à Kapitalis, qu’il a entamé les démarches administratives auprès du ministère du Transport dès mars 2016 et les autorités ont finalement répondu en octobre de la même année.
L’autorisation officielle en poche, il a pu poser le premier abribus, au bonheur des habitants, et l’action citoyenne a fait vite parler d’elle. C’est alors que 2 autres bénévoles se sont joints à Samir: l’artiste peintre Ashraf Abdeladhim et Moufida Arouay, qui s’est occupée de la collecte de dons et de la communication.
Station Arouay.
Très vite, l’abribus a été peint par des éléments de l’artisanat djerbien et a pris des allures d’un tableau de peinture grandeur nature. Un deuxième abribus a été déposé, puis peint à son tour…
L’équipe, soutenue financièrement par les habitants de Ghizen, a pu ainsi installer 5 abribus, tous aussi jolis l’un que l’autre.
«Pour financer le projet, nous avons même fait du porte-à-porte et notre initiative a été très bien accueillie par les habitants, qui étaient à chaque fois ravis de voir un abribus installé dans le paysage, qui plus est joignant l’utile et l’agréable», explique Samir Ben Yaakoub, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. D’autres arrêts seront bientôt d’abri-bus tout aussi joliment peints.
«On m’a récemment informé que le consulat de France souhaite aussi apporter son aide en finançant les travaux dans 5 autres stations. D’ailleurs, une visite du consul est prévue samedi prochain et un partenariat avec un professeur de dessins français pourrait être noué. Il apportera sa touche artistique personnelle, tout en restant fidèle à des croquis faisant la promotion de Djerba et de ses traditions», ajoute M. Ben Yaakoub.
Station Sidi Smaen.
Le groupe de bénévoles ne cache pas sa fierté car l’action fait du bruit dans l’île et même au-delà. Ils sont ravis que l’on parle de leur île qui, aujourd’hui, offre aux visiteurs «une sorte d’exposition de peinture grandeur nature et en plein-air», dit encore M. Ben Yaakoub.
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