L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) tiendra, les 7 et 8 mars 2017, deux séances plénières consacrées à l’examen du développement de la région du nord-ouest.
Dans une déclaration à l’agence Tap, Mohamed Ennaceur, président de l’ARP, a indiqué que cette initiative est une première dans la vie parlementaire en Tunisie, notamment après la révolution de 2011. Ce sera une occasion pour les parlementaires de prêter l’oreille aux inquiétudes et revendications des citoyens, dans une approche de proximité favorisant le débat franc sur toutes les questions.
Ces deux séances se tiendront en présences des membres du gouvernement chargés des différents aspects du développement dans la région du nord-ouest, qui comporte 4 gouvernorats : Jendouba, le Kef, Béja et Siliana.
Le nord-ouest représente un paradoxe, car c’est l’une des régions les plus riches en ressources, notamment agricoles, mais elle compte aussi parmi les plus pauvres et qui ont le moins bénéficié des politiques de développement de l’Etat au cours des 60 dernières années.
Comptant un peu plus du 10e de la population de la Tunisie, elle bénéficie d’un taux d’urbanisation de 38% très en-deçà du taux national estimé à 66,5%.
La pauvreté est aggravée, l’hiver, par les conditions météorologiques extrêmes.
Cette région qui ne fait parler d’elle qu’à l’occasion des catastrophes naturelles, devenues fréquentes ces dernières années, notamment lors de la saison hivernale, avec les fortes chutes de pluie et de neige, qui provoquent des inondations et des dégâts au niveau de l’infrastructure, suscitant un élan de solidarité de la part de la société civile et des citoyens, sans que cela ne donne lieu à une stratégie gouvernementale permettant à la région de réaliser un saut qualitatif en terme de développement.
Il faut rappeler en outre que la région du nord-ouest, réputée pour son grand apport à la réalisation de la sécurité alimentaire de la Tunisie, bénéficie aussi d’autres atouts à faire valoir pour son développement tel que le tourisme écologique et culturel.
Une politique de décentralisation doit être ainsi mise en place, pour permettre à la région d’élaborer un plan de développement qui favoriserait l’investissement dans la région et sur la base de la discrimination positive établie par la constitution de 2014.
Abderrazek Krimi
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