La députée Samia Abbou a fusillé Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales et de l’Environnement, à qui elle reproche notamment de mentir.
Cela s’est passé, aujourd’hui, mercredi 8 mars 2017, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), lors d’une séance d’audition de Riadh Mouakher, devant des travées presque désertes.
Dans le style hystérique qui lui est caractéristique, Samia Abbou, députée Courant démocratique, reprochait notamment au ministre de ne pas mettre les moyens nécessaires pour assurer la propreté des quartiers populaires de Tunis, comme Mellassine et cité Helal, où les ordures s’amoncellent et la vie quotidienne devient pénible pour les habitants.
Dans le fond, Samia Abbou avait bien raison et était dans son rôle de député de l’opposition traquant les manquements du gouvernement. Reste que son côté acariâtre, ses éclats de voix et ses attaques frontales et à la limite de la correction contre ses collègues députés ou les membres du gouvernement rendent son discours beaucoup moins audible.
«Vous pillez l’Etat et vous et vos semblables. Vous détruisez le pays. D’ailleurs, même des personnes de votre camp dénoncent vos agissements. On devrait vous retirer la confiance, à cause de vos mensonges. Ce n’est pas normal pour un ministre de mentir», a-t-elle lancé, avant de se faire couper le micro par la 2e vice-présidente de l’Assemblée, Faouzia Ben Fodha, qui a été sermonnée elle aussi : «Faites attention madame la présidente, ne vous avisez plus à me couper le micro. Non mais c’est quoi ça, rallumez le micro!» a-t-elle lancé avec une évidente agressivité.
Mme Ben Fodha a-t-elle pris peur ? En tout cas, elle s’est aussitôt exécuté et rallumé le micro pour que Mme Abbou puisse continuer à déverser sa colère…
S’ils énervent, les coups de gueule de Mme Abbou, auxquels on a fini presque pas s’habituer, mettent aussi un peu d’animation sous la coupole du Bardo. Qui a dit que les députés sont inutiles? Ils servent au moins à ça: à nous faire détester la politique, les partis, les députés, les ministres et tous ceux qui sont en train de détruire le pays, y compris, bien sûr, Mme Abbou.
Y. N.
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