Pour Neji Jalloul, Ennahdha, l’«ennemi-ami» de Nidaa Tounes, est responsable des mouvements de protestation dans son département.
C’est ce qui a été, notamment, révélé par un nouvel enregistrement fuité de la fameuse réunion du bureau exécutif de Nidaa Tounes du 27 février dernier, diffusé par « Businessnews ».
Commentant le tandem constitué par Nidaa et le mouvement islamiste, le ministre de l’Education a déclaré : «Il faut s’allier avec son ennemi pour pouvoir réaliser des équilibres politiques», tout en précisant que Nidaa, son parti, n’a pas beaucoup d’amis.
«Ennahdha c’est l’ami-ennemi», a-t-il ajouté, en assurant que le mouvement de protestation des syndicats de l’enseignement contre sa personne est fomenté par Ennahdha.
«Le mouvement Echâab n’a que 4 personnes et ne peut rien faire. J’ai ouvert Facebook, ce matin, et ceux qui m’insultent sont tous partisans de Rabaa (les quatre doigts, signe de ralliement des Frères musulmans égyptiens, Ndlr)», a encore dit Neji Jalloul. Le ministre de l’Education ne trouve pas anormal qu’Ennahdha agisse de la sorte, car, a-t-il précisé, «c’est un associé au pouvoir et non un partenaire».
Dans ce même enregistrement, le ministre a estimé que le chef du gouvernement Youssef Chahed est isolé et doit faire face à une dure bataille, surtout quand on voit les nominations que les islamistes veulent lui imposer.
Tout en reprochant à Nidaa d’être devenu un simple courroie de transmission pour le gouvernement, à cause des problèmes dans ses structures, Neji Jalloul a, par ailleurs, expliqué que les municipales arrivent à grand pas et que, malgré tous ses problèmes, Nidaa est encore apprécié par la population. N’empêche qu’il doit se préparer à ces élections.
«Notre parti est totalement paralysé, il lui faut des réunions fréquentes et mieux préparées. Personnellement, je suis de l’Ariana et je n’ai aucune idée de ce qui s’y passe», a-t-il déploré.
Y. N.
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