A l’occasion de la sortie de son ouvrage ‘‘Tunisie gourmande’’ aux éditions La Martinière à Paris, Jacqueline Bismuth a invité des représentants de médias à déguster l’un de ses menus favoris.
C’est à l’atelier Mille et une Saveurs de Habiba Bennani, aux Berges du Lac de Tunis, que Jacqueline Bismuth a dressé sa table, mardi 28 mars 2017, et invité des journalistes à partager son menu avant de leur offrir son livre portant sur des plats des plus simples aux plus copieux de la cuisine juive, qui lui rappelle le parfum de sa tendre enfance dans la banlieue nord de Tunis.
Ce livre, elle a tenu à l’écrire comme une sorte de carnet de souvenirs pour faire revivre une gastronomie ancestrale qui n’a pas fini d’émerveiller les palais les plus exigeants.
Gourmets ne pas s’abstenir
Mais bien avant d’accueillir ses hôtes, l’auteure a mijoté sur place des petites recettes sentant les légumes frais marinés aux épices de chez nous et surtout faciles à concocter. «En plus des plats traditionnels que l’on met du temps à cuisiner, je propose aussi des plats rapides à réaliser. Ils ne vous prennent que peu de temps et c’est très bon», a-t-elle lancé, tout sourire, en caressant les branches de céleri frais tirés le jour même du jardin de chez elle à la Marsa et soigneusement mis dans un petit couffin.
Jacqueline Bismuth n’est pas à son premier ouvrage. Le premier, c’était ‘‘La Goulette, quelle histoire cette histoire’’ , une parodie de roman policier inspirée d’un fait divers remontant en 1999: 28 ans après, l’ancienne responsable de l’entreprise de cosmétique L’Oréal, qui bénéficie de sa tranquille retraite, a repris sa plume pour écrire de nouveau, mais cette fois-ci sur un registre complètement différent, ‘‘Tunisie gourmande’’, où elle a mis toute sa passion pour l’art culinaire de ses ancêtres, c’est-à-dire, du goût, des saveurs et beaucoup d’épices. Au fil des 256 pages, on découvre les plats les plus gourmands mijotés à la manière de Jacqueline Bismuth. «C’est une cuisine juive moderne que j’ai simplifiée et allégée avec seulement très peu d’huile d’olive à la fin de la cuisson», a-t-elle expliqué, en assaisonnant l’ajlouk à base de carotte et de potiron, qui accompagnera, avec la salade de navets aux céleris, le couscous à la tfina (ragoût de bœuf, d’épinards frits et de haricots blancs qui rappelle un peu beaucoup la fameuse madfouna). «J’ai voulu vous faire goûter la tfina. Pour la préparer, il faut laisser mijoter à feu doux pendant 24H00. J’ai dû la faire hier soir», a-t-elle enchaîné.
Les plats les plus gourmands
A table, Jacqueline a tenu également à rappeler que l’idée d’écrire cet ouvrage, en hommage à la mémoire culinaire de ses aïeuls, lui est venue lorsque sa fille, qui vit à Paris, lui a demandé quelques recettes à proposer à ses amis. «J’avais en tête une vingtaine de recettes prêtes mais la première était la mloukhia qui nous a coûté cher, c’était la plus chère au monde. J’ai dû suivre par téléphone la cuisson qui a duré plus de 4H00. J’ai dû plus tard me mettre à écrire des recettes faites par ma grand-mère qui me sont transférées oralement et jamais écrites», a ajouté Jacqueline, qui était fière de présenter, la semaine dernière, ce bel ouvrage au stand tunisien du Salon du Livre de Paris, où il eut un grand succès. Et pas seulement auprès des Tunisiens et des Maghrébins de France. C’était, on s’en doutait, le livre le plus vendu dans le stand tunisien.
Amel Smaoui et Jacqueline Bismuth.
Tiré à 6000 exemplaires, ‘Tunisie gourmande’’ est actuellement exposé à la Foire du Livre de Tunis, au Centre des expositions du Kram, et en vente, notamment, à la FNAC et la plupart des librairies en France… «Jack Lang est passé au stand Cérès, au Salon du Livre de Paris, où il a vu le livre. Je pense qu’on va bientôt le présenter à l’Institut du monde arabe. Je pense qu’il y aura un nouveau tirage», a annoncé Mme Bismuth, «qui ne se présente pas comme membre de la diaspora juive de Tunisie, puisqu’elle ne l’a jamais quittée», a lancé notre collègue Amel Smaoui.
Messieurs-dames, à table !
‘‘Tunisie gourmande’’ n’est pas seulement un catalogue de recettes gourmandes mais un véritable carnet de voyage, qui fleure bon le terroir tunisien et invite à découvrir les saveurs ensoleillées de la Tunisie que la photographe d’origine péruvienne Céline Anaya Gautier a su, avec son œil exercé, capter au fil des saisons.
«Pour illustrer la couverture, j’ai voulu sortir de l’ordinaire. Le rouge, c’est la couleur de notre drapeau; la main, c’est le signe de la protection; le bleu c’est la mer et Sidi Bou Saïd; et le fond, c’est la mosaïque de ma maison», a ajouté Jacqueline Bismuth, dont les amis apprécient beaucoup se faire inviter à sa table.
‘Tunisie gourmande’’ se termine avec les témoignages de quelques personnalités ayant goûté aux plats de Mme Bismuth, notamment l’écrivain et directeur général de France 3, Serge Moati, les cinéastes Ferid Boughedir et Mohamed Ali Okbi (également fondateur de l’espace Agora de la Marsa) ou encore Nine Moati, auteur des ‘‘Belles de Tunis’’…
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