L’Ordre des médecins tunisiens considère la pratique d’un examen génital ou anal pour vérifier la nature des pratiques sexuelles d’une personne comme une atteinte à la dignité humaine.
Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, lundi 3 avril 2017, le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) a rappelé que le médecin doit respecter la dignité des personnes examinées, et ce conformément à l’article 23 de la constitution et aux articles 7 et 74 du code de déontologie médicale.
«L’ordre des médecins condamne fermement tout examen médical non justifié et/ou touchant à la dignité et à l’intégrité physique ou mentale de la personne examinée et considère la pratique d’un examen génital ou anal pour vérifier ou confirmer la nature des pratiques sexuelles d’une personne sans son consentement libre et éclairé comme une atteinte à sa dignité», indique le communiqué, ajoutant que «les médecins réquisitionnés sont appelés à informer les personnes qu’ils ont à examiner de leur droit de refuser un tel examen».
La même source précise que le médecin agit comme un auxiliaire de la justice, amené à donner un avis technique consultatif pour éclairer la justice. «Sans être un agent exécutant du pouvoir public ou un substitut au juge, le médecin devra à tout instant garder à l’esprit le respect de la loi et de ses devoirs déontologiques», conclut l’ordre des médecins.
Rappelons que le très controversé test anal est pratiqué dans le cadre de l’article 230 du code pénal tunisien, qui, sans parler directement d’homosexualité, prévoit une peine d’emprisonnement allant jusqu’à de 3 ans pour qui pratique la sodomie. Le test anal est censé prouver que la personne examinée a de telles pratiques sexuelles.
Cette prise de position des médecins aidera peut-être à arrêter cette pratique d’un autre âge. Il n’en reste pas moins que les juges considèrent le refus de se soumettre à un test anal comme un aveu d’homosexualité…
Y. N.
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