Le SNJT s’indigne de l’interdiction du journal « Athawra News » décidé, le 3 avril 2017, par le ministre de l’Intérieur, Hédi Majdoub.
Dans un communiqué publié samedi 8 avril 2017, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) fait part de son refus total de l’intervention du ministère de l’Intérieur dans les affaires des médias, estimant que cela s’apparente à de l’intimidation des journalistes et une intrusion dans les affaires de la justice, seule habilitée à prendre une pareille décision.
Le ministère avait indiqué que cette décision d’interdiction a été prise en application de la loi sur l’état d’urgence qui permet aux autorités d’interdire un journal qui menace la paix civile, mais le SNJT ne le voit pas du même œil, précisant que la décision du ministère de l’Intérieur risque d’ouvrir la porte à l’ingérence du pouvoir exécutif dans les affaires des médias et de faire revenir le pays à l’époque de la dictature, qui exerçait un contrôle direct sur les médias et les utilisait comme des outils au service de sa propagande politique, tout en limitant leurs libertés.
Le Syndicat rappelle qu’il a déjà dénoncé les pratiques du journal « Athawra New », connu pour sa transgression fréquente de la loi et de la déontologie journalistique.
« »Athawra New » s’est souvent illustré par la publication d’intox, de diffamations, d’accusations infondées et d’atteintes à autrui par des articles utilisés ensuite pour faire du chantage et du racket aux intéressés», rappelle le communiqué, tout en rappelant que la justice est seule habilitée à prendre des décisions à caractère juridiques, et ce conformément aux décrets-lois 115 et 116, relatifs aux médias.
Notons que le directeur d’« Athawra News », Mohamed Naem Haj Mansour, accusé d’atteinte à l’armée nationale, a été arrêté en novembre 2016 et libéré le 2 mars 2017, après avoir purgé une peine de 5 mois.
Y. N.
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