«Les examens de la honte, jusqu’à quand ?»
HRW a qualifié la récente position de l’Ordre des médecins tunisiens sur les examens médicaux pratiqués de force sur les homosexuels d’«avancée importante et courageuse.»
Mercredi 12 avril 2017, dans une déclaration au quotidien britannique ‘‘The Independent’’, Neela Ghoshal, chercheuse auprès de Human Rights Watch (HRW) sur les droits des LGBT (personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres), a expliqué que «les médecins tunisiens ont trouvé la volonté de faire un pas courageux en avant en s’opposant à cette pratique douloureuse du test anal (…) Cependant, pour en finir définitivement avec cette expérience pénible, la police devrait s’empêcher d’ordonner ces examens et les tribunaux devraient cesser d’accepter les résultats de ces tests comme pièce à charge.»
D’autres activistes, par contre, estiment qu’il reste encore à faire. «Bien que cette décision de l’Ordre des médecins tunisiens de s’opposer au test anal imposé mérite d’être saluée et d’être considérée comme un progrès bienvenu, elle reste en-deçà de ce qui doit être encore fait», a indiqué le militant pour les droits LGBT australo-britannique Peter Tatchell. «Le test anal pour homosexualité, qu’il soit imposé ou consenti, n’est ni fiable ni moral. Et c’est pour cette raison qu’il est condamné à juste titre par la communauté médicale internationale», ajoute-t-il.
Selon Neela Ghoshal, qui cite Damj, cette pratique du test anal pour homosexualité, en Tunisie, remonte à 2008, «date à laquelle cette Association tunisienne pour la justice et l’égalité a commencé à enquêter sur les violations des droits humains en Tunisie. Et ils [les responsables de Damj, ndlr] ne peuvent pas affirmer avec certitude jusqu’à quel point dans le temps le recours à cette pratique remonte, car cette organisation opérait clandestinement…»
A présent, les choses seraient en train de changer en Tunisie et HRW s’en réjouit et souhaite que «ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie puisse contribuer à faire évoluer les mentalités et transformer les comportements ailleurs dans le monde. Il est tout à fait encourageant de voir le corps médical tunisien ouvrir ainsi la voie. Que d’autres conseils médicaux à travers le monde, tout autant que les forces du maintien de l’ordre et autorités gouvernementales dans d’autres pays, prennent exemple sur l’Ordre des médecins tunisiens», conclut Melle Ghoshal.
Marwan Chahla
Donnez votre avis