La police citoyenne, en cours d’être mise en place, est le signe fort que la démocratie, qui est synonyme de citoyenneté, est en train de réellement prendre forme en Tunisie.
Par Amor Cherni *
Parmi tant d’images bouleversantes, d’informations alarmantes, de nouvelles accablantes, que nous voyons ou recevons au fil des jours, voilà enfin un spectacle réjouissant : celui d’agents de police aidant des «personnes âgées» à traverser la rue, ou des individus «à mobilité réduite» à pousser leurs chaises-roulantes, ou des enfants à rejoindre leur école…
Que c’est beau ! Que c’est réjouissant de voir ces scènes dans une Tunisie fragile, assaillie de toute part par les corrompus, par les contrebandiers, par les terroristes; bref, par la contre-révolution!
Merci à Kapitalis pour nous avoir rafraîchi le cœur par ces images! Elles sont parmi les rares, les très rares, qui nous donnent le moral, qui nous font recouvrer notre fierté d’être ce que nous sommes, des citoyens d’un petit pays qui a osé entreprendre une grande révolution et qui a pu la réussir !
Nous avons réussi
Voilà, en effet, une preuve irréfutable que nous avons réussi notre révolution, malgré vents et marées! Nous continuerons à la réussir et à aller plus loin, dans la construction de la démocratie et de la citoyenneté, que les vieux pays démocratiques. Car la démocratie est un rosier délicat, qui ne donne de roses que sur les terres fraîches, à l’air pur et sous un beau soleil — comme c’est le cas de notre pays !
La démocratie fuit les terres arides, l’air confiné, les cieux pollués et le froid glacial ! Elle hait la vieillesse et se réfugie chez les peuples jeunes qui, tels les oiseux, se lèvent avec le soleil et partent à l’assaut du ciel ! Ce sont ces peuples-là qui représentent l’avenir du monde…
Nous autres Tunisiens, qui avons tellement souffert du despotisme, nous sommes en train de nouer des liens intimes avec la démocratie; nous sommes en passe de devenir ses jeunes amis; une histoire d’amour entre elle et nous, est en trains de naître ! Nous lui avons juré par le sang de nos martyrs, les sacrifices de notre peuple et les espoirs de notre jeunesse, que jamais nous ne la quitterons, jamais nous ne nous en séparerons !
Nous sommes un grand peuple
Nous sommes un petit pays, mais un grand peuple! Un peuple qui a manifesté son génie dans le passé et qui en fait montre dans le présent! Ne sommes-nous pas parmi les premiers peuples de la planète à avoir élaboré une constitution et aboli l’esclavage? Ne sommes-nous pas parmi les rares peuples du monde à avoir établi l’égalité entre hommes et femmes? N’avons-nous pas vaincu le colonialisme? N’avons pas vaincu l’analphabétisme? N’avons-nous pas vaincu le despotisme? Nous vaincrons le terrorisme ! Nous vaincrons l’obscurantisme! Nous vaincrons la pauvreté ! Nous vaincrons la corruption ! Nous vaincrons la contre-révolution! Nos armes ont toujours été et seront toujours nos écoles, nos collèges, nos lycées, nos universités. Nous vaincrons la violence par le savoir et l’emporterons sur la contre-révolution par l’intelligence et… la patience!
Rendons hommage à nos forces vives, à nos forces de sécurité, à notre jeunesse étudiante qui a toujours été à l’avant-garde des luttes pour la libération de notre peuple. Rendons hommage à nos enseignants qui ont toujours œuvré en silence dans leur héroïque combat contre l’ignorance. Rendons hommage à l’organisation de Hached qui a toujours été à côté du peuple! Rendons hommage à nos cadres, à nos journalistes, à nos médecins, à nos avocats, à tout ce peuple de lettrés qui s’est toujours mobilisé contre l’oppression et l’injustice.
La police tunisienne est citoyenne
La police tunisienne est un corps de cadres sortis de nos lycées et des nos instituts. Notre chance est qu’elle jouit d’un niveau scolaire élevé relativement à d’autres nations. Elle a certes servi le despotisme, mais malgré elle. Elle s’en est excusée à la Kasbah !
Nous, militants de gauche, qui avons connu les arrestations, la torture, la filature, les prisons, savons que les policiers qui nous torturaient venaient après s’excuser! Nous n’oublierons pas les choses qui nous étaient interdites et qui, pourtant, passaient sous le manteau noir, symbole de la souveraineté de la Tunisie: les journaux, les livres, les lettres et même le café dans des bouteilles!
Tout cela nous parvenait dans les geôles de la DST, et ceux qui s’y aventuraient savaient qu’ils risquaient leur poste et leur liberté ! Merci à eux pour nous avoir soutenus dans la détresse! La police tunisienne a toujours été citoyenne !
* Philosophe.
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