Abderraouf Khamassi a déclaré, mardi 25 avril 2017, sur Diwan FM, qu’il «soutient la candidature de Béji Caïd Essebsi à la prochaine présidentielle».
Par Abderrazek Krimi
Le dirigeant de Nidaa Tounes et président du Forum de la famille destourienne a ajouté que l’actuel président de la république «a le droit, selon la constitution tunisienne, de se présenter à deux mandats successifs», estimant qu’il est «le plus habilité à diriger le pays dans les prochaines étapes décisives».
Cette déclaration, qui rappelle celle faite il y a quelques semaines par Neji Jalloul, le ministre de l’Education, où il annonçait, lui aussi, qu’il soutiendrait Béji Caïd Essebsi à la présidentielle de 2019, si ce dernier présentait sa candidature, nous rappelle une époque qu’on croyait révolue, celle où une grande partie de la classe politique tunisienne exhortait l’ex-président Ben Ali à se porter candidat à la présidentielle de 2014, ce qui, paradoxalement, a accéléré la chute de son régime.
C’est à se demander si la classe politique tunisienne a retenu la leçon de la destitution peu glorieuse de l’ancien président Habib Bourguiba, en 1987, et de la fuite de son successeur Zine El-Abidine Ben Ali, en janvier 2011, et si la transition démocratique en cours depuis plus de 6 ans a réussi à changer des mentalités formées dans le moule du culte de la personnalité.
Dans une démocratie, ce sont plutôt les actes et les réalisations d’un président qui plaident en faveur de sa candidature pour un nouveau mandat, et non le nombre de soutiens mielleux parmi ses obligés ou les membres de sa smala politique.
Or, de l’avis de tous les analystes et observateurs, le statu-quo persiste en Tunisie, où la population réclame un changement réel qui se traduirait par une amélioration de leurs conditions de vie, un changement qu’un homme de plus de 90 ans, usé et dépassé, n’a pas pu apporter.
Cela, MM. Jalloul et Khamassi feignent de l’ignorer en nous rejouant une vieille rengaine éculée, qui ferait juste sourire si la situation générale dans le pays n’était pas aussi grave voire catastrophique.
Non vraiment, il est difficile d’imaginer jusqu’à quelles abysses la classe politique tunisienne actuelle est capable de nous faire descendre!
Donnez votre avis