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Le syndicat général de la garde nationale avertit le gouvernement contre le recours à la solution sécuritaire pour calmer les mouvements sociaux dans les régions.
Dans un communiqué publié samedi 29 avril 2017, le syndicat de la garde nationale évoque ce qu’il qualifie d’«incapacité du gouvernement à trouver les solutions adéquates aux problèmes des régions et à atténuer la tension sévissant actuellement dans divers endroits du pays» et appelle les acteurs politiques à «éviter d’impliquer l’institution sécuritaire dans la spirale des tiraillements partisans» et à faire preuve de patriotisme, en faisant face à toute tentative visant à détourner les mouvements sociaux pacifiques de leurs objectifs initiaux.
Le syndicat exhorte, par ailleurs, le corps de sécurité à ne pas se laisser entraîner dans la violence et à accomplir son devoir dans le cadre strict de la loi.
Le syndicat rappelle, dans ce cadre, l’expérience vécue par l’institution sécuritaire lors de la révolution de décembre 2010-janvier 2011, par allusion aux affrontements entre policiers et manifestants qui ont causé des centaines de morts et de blessés et des procès intentés contre des agents de l’ordre accusés de meurtres.
La première tâche qui incombe au sécuritaire est de préserver son intégrité physique et de ne pas appliquer une loi qui, «lors des procès militaires dont ils ont fait l’objet, n’a pas été capable de les protéger», souligne le syndicat de la garde nationale, qui donne aux agents des consignes «de retenue et de respect des libertés et des droits garantis par la constitution», notamment le droit de manifestation et d’expression dans un cadre pacifique, appelant les citoyens à «déjouer les plans de ceux qui appellent à la discorde et qui veulent les attirer vers des conflits avec les agents de sécurité, qui sont leurs concitoyens».
Les inquiétudes exprimées par le syndicat général de la garde nationale sont légitimes et compréhensibles et soulignent la gravité de la situation qui prévaut dans certaines régions intérieures, notamment à Tataouine, où les manifestations sociales sont en train de dégénérer en mouvement de désobéissance civile et où le risque d’affrontements entre les protestataires et les agents de l’ordre est réel, avec les conséquences terribles que l’on peut craindre.
Abderrazek Krimi
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