Le limogeage de Néji Jalloul, qui a du mal à passer dans l’opinion publique, continue de susciter les explications les plus alambiquées. Comme celle de son successeur Slim Khalbous.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous, a déclaré, lundi 1er mai 2017, qu’il n’a pas hésité à accepter d’assurer l’intérim du ministère de l’Education lorsque le chef du gouvernement Youssef Chahed le lui a proposé.
M. Khalbous a affirmé que le programme de réforme de l’éducation entamé par son prédécesseur Neji Jalloul, limogé la veille suite aux pressions exercées par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) sur le chef du gouvernement, va se poursuivre, indiquant que ce programme n’est pas celui du ministre sortant mais de tout le gouvernement.
Il a ajouté que de bonnes relations le liaient à M. Jalloul qui, selon ses dires, «défendait un projet de réforme», expliquant qu’en le remplaçant au département de l’Education, il n’envisage pas de modifier ce projet, même s’il y aura, nécessairement, un «changement dans la manière de se comporter» avec les différents intervenants du secteur, par allusion aux difficultés qu’avaient eues M. Jalloul dans ses relations avec les syndicats de l’enseignement primaire et secondaire.
D’autre part, M. Khalbous a indiqué que la décision de remercier Neji Jalloul n’est pas, comme le disent certains, un cadeau offert par le chef du gouvernement à la centrale syndicale, qui plus est le jour de la fête mondiale du travail, expliquant que les syndicats exigeaient le limogeage de M. Jalloul depuis plus d’une année, sans que le chef du gouvernement n’ait satisfait cette exigence.
La décision de M. Chahed a été dictée par le blocage constaté dans le travail du ministère de l’Education, et qui était du, entre autres, à la position de rejet des syndicats vis-à-vis de l’ex-ministre, a expliqué M. Khalbous.
En d’autres termes, M. Khalbous confirme ce qu’il a cru démentir une phrase plus tôt: que M. Chahed a exécuté un ordre venu de la place Mohamed Ali. Et cela, comme on le verra bientôt, aura des conséquences néfastes sur le travail du gouvernement. Car après Néji Jalloul et Lamia Zribi, la ministre des Finances, l’UGTT, qui avait déjà eu la peau de l’ex-ministre de la Santé Saïd Aïdi, a d’autres noms sur sa liste des ministres à limoger, notamment celui de la successeure de M. Aïdi, Samira Merai. Waït and see…
Abderrazek Krimi
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