Condamné à 4 ans de prison pour appartenance à l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech), Anouar Bayoudh se défend en salissant la mémoire de son père.
Le verdict est tombé mardi 3 mai 2017 : le jihadiste a écopé de 4 ans de prison et sa compagne Farah à 2 ans. Les accusés, qui nient avoir pris part au combat et indiquent avoir fui la Tunisie pour des raisons personnelles, feront appel de cette décision.
Me Ferid Nasri, avocat d’Anouar Bayoudh, a indiqué, aujourd’hui, jeudi 4 mai 2017, sur Shems FM, que son client a quitté la Tunisie pour fuir son père qu’il décrit comme «intrusif, se mêlant trop de sa vie privée».
Le père de l’accusé, le colonel-major Fathi Bayoudh, ancien chef du service de pédiatrie à l’hôpital militaire de Tunis, n’est plus là pour se défendre. En effet, parti à Istanbul pour rencontrer son fils en prison en Turquie et le faire rapatrier en Tunisie, il a trouvé la mort dans l’attentat-suicide, le 28 juin 2016, à l’aéroport Atatürk.
Une source proche du dossier confirme pourtant que Anouar et Farah, sa campagne qu’il a épousée selon la charia (loi islamique), sont bel et bien partis au jihad en Syrie.
Si le colonel-major a été intrusif, comme décrit par son fils, c’est bien pour essayer de l’éloigner des groupes extrémistes religieux à la cité Ennasr que le jeune homme fréquentait, avant de se radicaliser.
«Plusieurs Tunisiens vont dans les zones de conflits, tuent, égorgent, et font tout ce qu’il y a de plus barbare et une fois rentrés en Tunisie, ils nient les faits. Si la justice n’a aucune preuve de leur participation au jihad, ils sont relâchés. La Tunisie est confrontée à un vrai problème et plusieurs jihadistes rentrés au pays circulent librement, bien qu’ils soient sous surveillance policière», a déploré la même source.
Y. N.
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