Les taux d’approbation du président de la république et du chef de gouvernement ont accusé une chute très sensible – d’un total de près de 25%, en un mois.
Selon l’enquête d’opinion mensuelle du bureau d’étude Sigma Conseil, la confiance que le citoyen tunisien place en Béji Caïd Essebsi, le président de la république, et Youssef Chahed, le chef du gouvernement, a enregistré une régression très marquée, par rapport au mois précédent : cette baisse a été de 14 points de pourcentage, pour le premier, et de 10%, pour le second.
Selon Sigma Conseil, le taux d’approbation du locataire du Palais de Carthage, à mi-parcours de son mandat présidentiel, se situe à 38%, c’est-à-dire à deux petits doigts du tiers. Béji Caïd Essebsi a donc vu son charisme et sa «magie» s’user, au point où il ne donne plus satisfaction qu’à un Tunisien sur 3.
L’homme qui, d’un claquement de doigts en juin 2012, créa Nidaa Tounes pour mettre un terme à l’islamisation forcée de la Tunisie menée par le parti Ennahdha et, d’un autre claquement de doigts, donna à son parti la majorité à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), plaça un Nidaïste à la tête du législatif de la deuxième république et s’installa lui-même à Carthage, n’a plus que quelques «miettes» de popularité, après seulement deux années et demie de pouvoir.
Quant à Youssef Chahed, à la tête du gouvernement d’union nationale depuis 27 août 2016, il a vu sa cote de popularité dégringoler de 10 points par rapport à avril, pour être à 54,6% – comparés aux 66%, 68% ou 65% qu’il a connus durant les premiers mois de sa prise des commandes des affaires du pays.
Ainsi, pour le Palais de Carthage comme pour celui de La Kasbah, le fossé de la confiance que le citoyen place en ces décideurs semble se creuser irréparablement. Il n’est donc pas étonnant que le pessimisme des Tunisiens ait atteint son niveau le plus élevé depuis six ans et que ces derniers, déçus, trompés voire trahis, soient «au bout du rouleau»: plus de 80% des Tunisiens interrogés par Sigma Conseil estiment que le pays «n’est pas sur la bonne voie» ! D’ailleurs, tous les indicateurs économiques sont dans le rouge et les tensions sociales dans les régions n’arrangent pas les choses.
Marwan Chahla
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