Selon un rapport du Système mondial d’information et d’alerte rapide de la FAO (Giews), il y aurait peu de chose à reprocher à l’agriculture tunisienne.
Par Marwan Chahla
Globalement, d’après ce rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), mis en ligne le mercredi 10 mai 2017, même si la situation de l’agriculture en Tunisie n’est pas idéale, il n’y aurait rien d’alarmant: faute d’une pluviométrie régulière et abondante, notre pays continuera de dépendre des importations céréalières pour assurer sa sécurité alimentaire.
Production 9% supérieure à l’an dernier
D’une manière générale, lit-on dans cette étude du Giews, la moisson des céréales d’hiver, en Tunisie, débute à la mi-mai et s’achève vers la fin du mois de juin. Jusqu’ici, pour l’année actuelle, les conditions des récoltes demeurent favorables, en dépit des précipitations plus faibles que la moyenne qui ont été enregistrées durant les mois de février et mars derniers.
Pour la campagne actuelle, quelque 800.000 hectares ont été semés en blé, en comparaison avec les 610.000 hectares, l’an dernier.
La disponibilité des semences et des engrais a été normale. En Tunisie, la production agricole est susceptible de varier considérablement d’une année sur l’autre, en raison des fluctuations des chutes de pluie, qui peuvent être significatives. Les superficies irriguées cultivées en blé représentent moins de 15% du total de terres consacrées à la culture de cette céréale.
Bien que les conditions climatiques pour une bonne partie de la saison 2016 aient été favorables, le manque de précipitations, au début de l’année de récolte, a limité le rendement de la superficie semée de céréales d’hiver. Par conséquent, une récolte bien en-deçà de la moyenne d’1,3 million de tonnes a été enregistrée en 2016. A ce point, la production a été de 9% supérieure par rapport au niveau bas de l’année précédente, mais elle demeure inférieure de 32% en comparaison avec la moyenne quinquennale.
La production de blé a été de 9% supérieure au niveau bas de l’année précédente.
La Tunisie est un pays qui dépend fortement sur les importations de céréales, notamment celles du blé, même pendant les années de récoltes abondantes. Ainsi, les besoins d’importations de céréales pour l’année commerciale 2016/17, c’est-à-dire de juillet 2016 à juin 2017, pourraient avoisiner les 3,9 millions de tonnes, ce qui représenterait une baisse de 4% par rapport à l’année précédente, mais serait de 15% plus élevé que le niveau de la moyenne quinquennale.
Le Tunisien sauvé par la caisse de compensation
Malgré le haut niveau de dépendance de la Tunisie des importations de céréales, les changements des prix mondiaux des céréales ne se traduisent pas entièrement en changements des prix sur le marché intérieur tunisien – principalement en raison des subventions qu’accorde le gouvernement aux produits alimentaires de première nécessité. Les prix des produits à base de blé, qui sont un aliment principal du pays, ont été relativement stables, ainsi que le reflète le très bas taux d’inflation des prix du pain et des céréales – c’est-à-dire, moins de 3% sur une base annuelle, depuis janvier 2012.
D’une manière générale, l’Indice des prix à la consommation pour le mois de mars 2017 pour les produits alimentaires et les boissons a enregistré une hausse de 5%, sur une base annuelle, comparé au taux d’environ 1% en février 2016.
L’économie tunisienne s’est relevée lentement de la contraction de 1,8% que le pays a connue en 2011, en dépit du fait que le risque terroriste demeure, que l’impact négatif de cette menace sur l’activité économique soit profondément ressenti et que la reprise dans l’Union européenne, principal partenaire commercial de la Tunisie, reste, elle aussi, lente.
Tout cela affecte sensiblement le redémarrage de la machine économique tunisienne: selon l’Institut national de la statistique (INS), la croissance du PIB réel en 2016 a atteint 1%. Une certaine relance devrait être enregistrée en 2017, mais elle serait encore inférieure aux niveaux pré-révolutionnaires, étant ralentie par une demande léthargique et les tensions sociales.
Ainsi, une croissance aussi faible ne suffira pas pour traiter le taux élevé du chômage, qui se situe actuellement à 15%.
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