Fidèle à sa duplicité légendaire, le parti islamiste Ennahdha est à la fois pour et contre le projet de loi sur la réconciliation économique et financière.
Ce projet de loi, actuellement examiné à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a été présenté par le président de la république Béji Caïd Essebsi et il est soutenu par le chef du gouvernement Youssef Chahed. Ils attendent sa promulgation pour que les énergies au sein de l’administration publique et de la communauté des affaires, qui ont besoin du retour de la confiance, se libèrent enfin.
Mais si la plupart des partis ont une position plus ou moins tranchée vis-à-vis de ce projet de loi, certains le soutenant sans réserves et les autres lui vouant une hostilité rageuse, Ennahdha continue de tergiverser et d’envoyer des signaux contraires. Et bien qu’il soit associé au gouvernement d’union nationale et que son président, Rached Ghannouchi, continue de filer le grand amour avec le président Caïd Essebsi, le parti islamiste hésite sur la démarche à suivre. Aussi, et sans émettre d’objection catégorique et définitive vis-à-vis de la dernière version de ce texte, il appelle à y introduire des modifications consistantes.
Les mauvaises langues disent que les Nahdhaouis veulent faire profiter leurs troupes – qui ne se sont pas encore suffisamment gavés de l’argent des Tunisiens – des fonds qui seront collectés par les opérations de réconciliation.
Dans une déclaration, dimanche 14 mai 2017, à Jawhara FM, M. Ghannouchi a poussé le cynisme qui le caractérise jusqu’à menacer de faire rejeter le projet de loi par ses troupes à l’Assemblée si les modifications que son parti a proposées ne sont finalement pas adoptées.
I. B.
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