Les hôteliers répondent au gouverneur de la banque centrale, qui a constaté une hausse des entrées touristiques non suivie d’une hausse similaire des recettes en devises.
La Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) s’est dite surprise par les déclarations du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) devant les l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), mardi 16 mai, selon lesquelles les entrées touristiques ont augmenté depuis le début de l’année, mais les recettes n’ont pas suivi.
La FTH s’est dite d’autant plus surprise qu’elle considère la BCT comme «un partenaire dans la recherche de solutions au secteur» du tourisme, en crise depuis la révolution de janvier 2011.
Dans son communiqué, la FTH a tenu à apporter les précisions suivantes :
«- L’hôtellerie n’est nullement concernée par la hausse des entrées aux frontières; elle n’est concernée que par la hausse du nombre de nuitées passées dans les hôtels. Entre le 1er janvier et le 20 avril 2017, il y a eu une évolution de 31% par rapport à l’an passé, soit 714.000 nuitées. Seule 36% (260.000 nuitées) de cette évolution concerne les nuitées européennes, le reste est réparti entre nuitées maghrébines, tunisiens résidents à l’étranger et marché intérieur. Il se trouve malheureusement que la clientèle maghrébine et les tunisiens résidents à l’étranger paient leur facture en dinar, ce qui signifie qu’ils font leur change ailleurs et ne recourent pas aux bureaux de change disponibles au sein des hôtels.
«- Les nuitées européennes ont augmenté de 39% mais les recettes, elles, n’ont augmenté que de 4,4%, la reprise étant principalement ‘‘dopée’’ par des prix d’appel, au vu du contexte de crise sans précédent que traverse le secteur. S’y ajoute l’importante dépréciation du dinar et le fait que les hôtels se trouvent acculés à signer leurs contrats en dinars, il devient évident pour tous que les revenus en monnaie étrangère de l’hôtellerie n’ont que peu évolué.
«- Les tours operators paient à 90 jours. L’impact de la croissance du marché européen ne pourra donc être ressenti qu’au cours des prochains mois.»
Tout en appelant les dirigeants publics à «plus de responsabilité dans les déclarations prononcées devant les représentants du peuple», la FTH «réitère sa demande auprès de la Banque Centrale pour obliger les hôtels à signer leurs contrats avec les Tour Operators en monnaie étrangère convertible, comme c’est le cas dans plusieurs pays concurrents, à l’exemple de l’Egypte ou de la Turquie.»
«Cette mesure renforcerait les positions de l’hôtellerie tunisienne lors des négociations avec les tours operators», conclut le communiqué signé par Khaled Fakhfakh, président de la FTH.
Source : communiqué.
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