Egal à lui-même, c’est-à-dire toujours à côté de la plaque, Hamma Hammami n’est pas content de la guerre contre la corruption menée par le gouvernement Chahed.
Ne dérogeant pas à son habitude d’être systématiquement contre les décisions et les actions du gouvernement, le porte-parole du Front populaire a déclaré, mercredi 24 mai 2017, sur Shems FM, qu’il «doute de la capacité du gouvernement actuel à lutter contre la corruption».
Le leader du Parti des Travailleurs et de la gauche radicale a fait remarquer qu’en l’absence de déclaration officielle expliquant les arrestations effectuées, il est difficile de se faire une idée claire des conditions dans lesquelles cette guerre contre la corruption est menée.
En attendant ces explications, M. Hammami a émis des doutes sur la volonté du gouvernement à lutter réellement contre ce fléau, faisant part de sa crainte que cette campagne contre la corruption, menée très tardivement par le chef du gouvernement Youssef Chahed, soit dictée par des calculs politiques, en rappelant la «guerre sélective» contre la corruption menée sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali et qui visait à éliminer certaines figures de la corruption au profit d’autres.
Selon M. Hammami, la lutte contre la corruption doit être menée, d’abord, «dans les cercles les plus proches», faisant allusion aux partis Nidaa Tounes et Ennahdha, qui entretiennent des relations suspectes avec certaines grandes figures de la corruption, comme l’affairiste et baron de la contrebande Chafik Jarraya, arrêté avant-hier.
Il faut commencer par assainir l’appareil de l’Etat et de l’administration, qui est gangrené par les réseaux de corruption, a-t-il ajouté, ne craignant pas de se couvrir de ridicule en s’opposant ainsi à une campagne de salubrité publique soutenue par la majorité des Tunisiens et des Tunisiennes, et même par des opposants notoires, comme Mohamed Abbou, leader du Courant démocratique (Attayar).
Abderrazek Krimi
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