L’ancien chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, est-il «jaloux» du succès de la guerre contre la corruption menée par l’actuel locataire du Palais de la Kasbah, Youssef Chahed?
On serait tenté de le penser suite à sa déclaration, aujourd’hui, sur Jawhara FM, où il a cru devoir rappeler que la guerre contre la corruption a commencé, sous son gouvernement, en 2014, mais que l’opération n’a pas été autant médiatisé que celle menée par l’actuel chef du gouvernement.
Tout en félicitant Youssef Chahed et les forces sécuritaires et toutes les personnes prenant part à cette guerre, M. Jomaa a précisé qu’en 2014, à son instigation, «6 gros poissons avaient été interpellés dans la plus grande discrétion» dans diverses opérations menées, pendant 2 mois et demi, par la brigade antiterroriste.
«On a préféré rester discrets pour ne pas entraver le bon déroulement des élections à l’époque», a-t-il dit. On veut bien le croire, et d’ailleurs, l’opération a tellement été menée qu’aussitôt après, tous les barons de la corruption et de la contrebande ont vu leur cote monter sur le marché…
Mehdi Jomaa, qui vient de lancer son parti politique Al-Badil Ettounsi (Alternative tunisienne), a rappelé, dans le même entretien, que les arrestations effectuées à son époque ont été faites en vertu du code des douanes qui ne prévoit pas de prison pour les accusés, mais des sanctions financières.
«Après ces arrestations une législation initiée par le gouvernement et adoptée par le parlement donne des prérogatives plus vastes au gouvernement dans les affaires de corruption, mais, malheureusement, durant plus de 2 ans, cette loi n’a jamais été utilisée. Aujourd’hui c’est fait et cela nous enchante», a-t-il conclu.
Y. N.
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