Le musicien Riadh Fehri dénonce l’annulation par le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zinelabidine, de son concert programmé au Festival de Carthage 2017.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, mercredi 31 mai 2017, l’artiste s’interroge sur cette annulation dont les raisons sont aussi obscures qu’injustes, d’autant que sa candidature pour l’ouverture de la 53e édition du festival (13 juillet – 19 août 2017), déposée le 6 décembre 2016, avait été acceptée par l’ancienne directrice du festival, Amel Moussa, après étude du dossier par son comité.
Amel Moussa a démissionné le 6 mars et Mokhtar Rassaa, qui a repris les rênes du festival, a également donné son accord pour le concert, mais sans préciser s’il fera l’ouverture ou la clôture, affirme encore le musicien.
Après cette approbation orale, Riadh Fehri a pris contact avec des musiciens tunisiens et étrangers, notamment l’Orchestre symphonique de Vienne, et entamé les préparatifs pour être fin prêt début juillet.
N’ayant pas été contacté pour signer le contrat et confirmer la date de son spectacle, l’artiste a adressé un courrier à la direction du festival. A sa grande surprise, il a été contacté par M. Rassaâ qui lui indique que… le ministre a annulé le concert !
Riadh Fehri et Pedro Eustache à Carthage en 2014.
«Je me suis engagé avec les autres artistes et, sans aucune raison, le spectacle est annulé. A quoi servent les comités et à quoi ça sert de proposer son dossier des mois à l’avance, s’il suffit d’une simple intervention du ministre pour que le programme change ?», s’indigne le musicien, estimant que cette manière de procéder fait perdre au festival toute sa crédibilité, sans parler de la perte de temps et d’argent et de l’atteinte à la dignité des artistes.
Ce n’est pas la première fois que Mohamed Zinelabidine est accusé de népotisme, car rappelons-le, Amel Moussa avait indiqué, pour expliquer sa démission de la direction du festival de Carthage, que le ministre lui a demandé de lui réserver des dates pour placer certains artistes choisis par ses soins, sans devoir passer par la validation du comité du festival.
D’ailleurs, des informations sur des tensions entre Mohamed Zinelabidine et Mokhtar Rassaa circulent en ce moment, dont Kapitalis a rendu compte, comme pour confirmer la mainmise du ministre sur le Festival le plus prestigieux de la Tunisie.
Y. N.
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