Quatre jeunes de Bizerte ont été condamnés à 1 mois de prison pour «atteinte à la morale»: ils ont été interpellés parce qu’ils fumaient en public pendant le ramadan.
Des voisins se sont plaints des 4 jeunes qui fumaient et mangeaient dans un jardin public, voyant dans leur comportement une provocation pour les personnes qui jeûnent pendant le mois de ramadan. Les agents de police ont cru devoir interpeller les 4 « fattaras » et le ministère public a autorisé leur détention et leur poursuite judiciaire.
Bien qu’aucune loi ne criminalise la non-observation du rite religieux du jeûne du ramadan et que la constitution tunisienne garantit la liberté du culte, les 4 jeunes ont comparu, aujourd’hui, jeudi 1er juin 2017, devant le juge, qui les a condamnés à un mois de prison, pour «atteinte à la morale».
Les 4 accusés sont en état de liberté et peuvent faire appel, dans un délai de dix jours. S’ils ne le font pas, la peine prononcée à leur encontre serait appliquée et ils se retrouveraient en prison.
Le porte-parole du parquet de Bizerte a indiqué à l’AFP que les accusés ont le droit de ne pas observer le jeûne, ajoutant qu’ils auraient dû manger et fumer loin des regards et ne pas provoquer les voisins voire même les insulter, comme rapporté par certains témoins.
Alors que la société civile dénonce les pratiques du prédicateur charlatan, Adel Almi, qui part à la chasse aux non-jeûneurs, leur fait la morale et les filme pour les dénoncer à travers les réseaux sociaux, voilà que police et justice lui emboîtent le pas. On n’arrête pas le progrès…
Notons qu’avant même cette mascarade de procès à Bizerte, les non-jeûneurs ont prévu une manifestation baptisée #Mouch Bessif (Ce n’est pas par obligation), dimanche 11 juin 2017, à 14h, devant le Théâtre Municipal de Tunis, à l’avenue Habib Bourguiba, pour exiger l’ouverture des cafés et restaurants durant le ramadan.
Y. N.
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