La direction du festival de Carthage a réinscrit-après l’avoir annulé-le spectacle de la chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi au Festival international de Carthage 2017.
Par Hassen Mzoughi
Mieux : la chanteuse a été programmée à la date initialement prévue, c’est-à-dire le 9 août 2017.
Pourquoi Emel Mathlouthi est-elle de nouveau programmée alors que le directeur du festival, Mokhtar Rassaa, lui a signifié, le 22 mai dernier, par mail, qu’elle ne faisait plus partie de la fête pour «contraintes budgétaires», après avoir pourtant validé, un peu plus d’un mois auparavant, le budget et fixé au 9 août la date du spectacle?
«La voix de la révolution tunisienne»
La pression médiatique nationale et internationale a dû agir : outre des centaines de lettres de soutien à la star tunisienne, les médias tunisiens et étrangers ont largement fait pression afin que «la voix de la révolution tunisienne» chante pour le public tunisien.
C’est elle, souvenons-nous, la jeune femme à la guitare habillée en rouge chantant « Kelmti Horra » devant le palais du gouvernement de la Kasbah, lors du sit-in de janvier 2011, dont la vidéo a alors fait le tour du monde.
La chanteuse tunisienne, qui n’a pas été invitée à chanter en Tunisie depuis bientôt 5 ans, est donc officiellement reprogrammée; ce qui prouve que l’annulation primaire du spectacle n’était pas d’ordre financier. Les contraintes ont-elles disparu et le budget est-il subitement devenu «disponible»? Quoiqu’on cherche à présent à négocier une réduction des cachets de la cantatrice et de l’orchestre symphonique et les choeurs tunisiens ainsi que des éléments de son orchestre.
Une cinquantaine de musiciens sur scène
Morale de l’histoire : alors que le travail de production était largement engagé depuis avril avec des partenaires médias et auprès des cinquante musiciens impliqués, un temps précieux a été perdu à «négocier l’impact commercial du spectacle» !
A Carthage, Emel Mathlouthi va proposer une création commémorative de ‘‘Kelmti Horra’’ (Ma parole est libre), sa célèbre chanson qui fête ses 10 ans cette année, dans la lignée de l’interprétation qu’elle en fit à Oslo, en Norvège, en décembre 2015, à l’occasion de la remise du Prix Nobel de la Paix au Quartet du Dialogue national tunisien (Utica, UGTT, Ordre des Avocats, LTDH).
Aujourd’hui mère de famille, installée à New York, Emel Mathlouthi a sorti un deuxième album ‘‘Ensen’’ (L’homme), (après ‘‘Kelmti Horra’’ en 2012), qu’elle proposera probablement dans son programme du 9 août.
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