Le député Mongi Rahoui n’est pas surpris par l’affaire des 8 milliards de dollars transférés du Qatar vers la Tunisie et la Libye via La Banque de l’Habitat (BH).
Interrogé par Kapitalis sur cette affaire de la BH, le député Front populaire a indiqué que ce transfert est un parmi d’autres et que d’autres banques pourraient avoir, elles aussi, effectué des transferts d’argent qatari vers des destinataires louches en Tunisie et en Libye.
Mongi Rahoui, qui estime que cette affaire est une goutte dans la mer, a rappelé que plusieurs associations caritatives et coraniques, autorisées par la « troïka », la coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha, étaient des association écrans pour faire entrer de l’argent étranger au profit de certains partis, diffuser l’extrémisme religieux, convertir les jeunes au jihadisme et financer les groupes terroristes.
«D’ailleurs, il n’y a pas que l’argent qatari, mais le parti islamiste Ennahdha, allié des Frères musulmans, a également ouvert la porte à des associations venues de Turquie et de l’Arabie saoudite et à tous ceux qui ont soutenu et soutiennent encore le terrorisme», a indiqué Rahoui, en ajoutant que les dirigeants d’Ennahdha, qui se bousculaient pour accueillir des prédicateurs wahhabites en provenance de ces pays, ont tout fait pour faire capoter la campagne menée par l’ancien chef de gouvernement provisoire Mehdi Jomaa, en 2014, pour faire dissoudre les associations aux activités louches.
«On rappellera que le député Ennahdha, Badreddine Abdelkafi, chargé des relations avec la société civile, a fait obstruction à Jomaa pour défendre ces associations et leur assurer une couverture politique, alors qu’il y avait de forts doutes sur leurs activités en matière de financement du terrorisme», a rappelé Mongi Rahoui, convaincu que c’est le parti Ennahdha qui a ouvert la porte à ces financements douteux via la Tunisie.
Le député de gauche a d’ailleurs appelé la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF) à enquêter sur le rapport envoyé, il y a de cela 2 ou 3 mois, par les autorités monétaires libyennes, sur des transferts illicites entre les 2 pays.
Cet appel à enquêter a également été adressé à la Banque centrale de Tunisie (BCT) qui, selon Rahoui, doit adresser aux autorités les données relatives aux comptes douteux et aux déclarations de soupçons relatives aux transferts d’argent.
Y. N.
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