Le tribunal de Bizerte a condamné un homme à un mois de prison ferme et à une amende de 25 DT pour avoir fumé une cigarette pendant l’horaire du jeûne de ramadan.
L’homme fumait une cigarette au parking du tribunal cantonal de cette ville du nord de la Tunisie, hier, lundi 12 juin 2017, quand un juge a ordonné son interpellation immédiate. L’homme, qui a comparu le jour même, a été condamné à un mois de prison ferme et à une amende de 25 dinars tunisiens (DT), verdict duquel il peut faire appel, dans un délai de 10 jours. En attendant, il a été laissé libre.
La condamnation a été prononcée sur la base de l’article 226 bis du code pénal qui stipule ceci: «Est puni de six mois d’emprisonnement et d’une amende de mille dinars quiconque porte publiquement atteinte aux bonnes mœurs ou à la morale publique par le geste ou la parole ou gêne intentionnellement autrui d’une façon qui porte atteinte à la pudeur».
C’est le même tribunal qui a condamné, le 1er juin courant, 4 hommes à la même peine pour les mêmes faits : ils avaient été arrêtés dans un jardin public, en train de boire, manger et fumer pendant les horaires du jeûne, après avoir été signalés par des citoyens.
Cette affaire intervient en pleine polémique à ce sujet dans un pays où aucune loi ne punit les «fattaras» (non-jeûneurs du ramadan) et dont l’article 6 de la constitution garantit la liberté de croyance et de culte.
Samedi dernier, des activistes de la société civile ont manifesté, à l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis, pour dénoncer ces condamnations contraires à la constitution du pays. Certains ont même «osé» boire et fumer pendant la manifestation, ce qui a irrité plusieurs citoyens ayant vu dans ce geste «un manque de respect pour les jeûneurs». D’autres l’ont, au contraire, apprécié, car il réaffirme un droit inaliénable.
Y. N.
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