Dans son dernier rapport, la Cour des comptes a relevé des dysfonctionnements graves aux polycliniques CNSS d’El Omrane et de la Cité El Khadhra.
Dans ces établissements où des médicaments ont été livrés au cours de la période 2010-2015 à des identifiants d’assurés sociaux décédés pour un montant total de 11,3 millions de dinars tunisiens (MDT).
Au cours de cette même période (2010-2015), des soins ont été fournis à des personnes non affiliées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ayant entraîné la fourniture de médicaments pour une valeur totale de 183 MDT.
Ces assurés sociaux «sous terre» représentent 29% des personnes prises en charge à la Clinique El Omrane et 26% à la Clinique d’El Khadhra.
Les failles de la sécurité sociale sont évidentes. Excédentaire jusqu’à la fin des années 90, le système de protection sociale connaît aujourd’hui un grave déséquilibre financier. Celui-ci est apparu à partir de 2005 pour la Caisse nationale de retraite et de prévention sociale (CNRPS), et à partir de 2006 pour la CNSS.
Le déficit croît de manière exponentielle. En l’espace d’une décennie, le déficit de la CNSS a été multiplié par 7, passant de 68 MDT en 2006 à 470 MDT en 2016; celui de la CNRPS a été multiplié par 14, passant de 38 MDT en 2006 à 529 MDT en 2016.
Plus, les réserves constituées durant les périodes fastes ont été entièrement épuisées. Alors que, selon les critères internationaux, celles-ci doivent couvrir 36 mois d’activité.
Et sans réformes, le déficit des caisses sociales continuera à se creuser, il atteindra 4,6 milliards de dinars d’ici 2020 indique le rapport !
H. M.
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