La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, en a rajouté une couche dans sa guéguerre avec le parti islamiste Ennahdha.
De passage, aujourd’hui, mercredi 5 juillet 2017, à l’émission ‘‘Midi show’’ sur Mosaïque FM, elle a donné cette fois un chiffre. Rached Ghannouchi a reçu 150 millions de dollars du Qatar une semaine après la victoire du parti islamiste aux élections de 2011, a-t-elle dit en citant le livre de deux journalistes français.
«Au moment de la sortie du livre, Ennahdha s’est contenté d’un démenti, sans plus», ajoute Abir Moussi.
La présidente du PDL avait tenu, la veille, une conférence de presse pour demander l’ouverture d’une enquête à propos du financement étranger de certains partis politiques, en citant surtout Ennahdha qui émargerait, selon elle, sur les largesses de l’émirat du Qatar.
«Si nous avons évoqué le cas du parti Ennahdha, c’est parce qu’il y a des preuves tangibles et des suspicions réelles autour de son financement par le Qatar. Dans ce contexte, nous citons la déclaration de l’ambassadeur syrien Youssef Al Ahmed, qui avait affirmé avoir aperçu le chef d’Ennahdha sortir de chez l’émir du Qatar. L’ambassadeur affirme aussi que ce dernier lui a confié que Ghannouchi était là pour de l’argent. Cette déclaration concorde avec un communiqué publié par le bureau de l’émir du Qatar, en date du 31 octobre 2011, qui confirme avoir reçu le président d’Ennahdha», a-t-elle ajouté.
Abir Moussi a souligné que d’autres éléments justifient la démarche de son parti, à l’instar des déclarations du diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Ounaies qui avait confirmé sur les ondes de Cap FM le financement qatari du parti Ennahdha. Ou encore, le rapport publié par la chaîne Al-Arabiya, le 17 juin 2017, affirmant que des financements qataris sont parvenus au parti Ennahdha sous forme de projets de développement à travers des associations, et que cet argent avait servi au financement des réseaux d’envoi des jeunes vers les zones de conflits.
Elle a également signalé un article publié sur les colonnes du journal koweïtien ‘‘Al-Shahed’’, en 2014, affirmant que «le chef des Frères musulmans en Tunisie avait reçu de l’argent pour financer Daech».
Le porte-parole du mouvement Ennahdha, Imed Khemiri avait déclaré, mardi 4 juillet, que les accusations de la présidente du PDL «sont des tentatives désespérées pour déstabiliser et dénigrer Ennahdha.»
«Concernant les réseaux d’envoi des jeunes vers les zones de conflits, une commission parlementaire est chargée d’enquêter sur le sujet. Quant à la question de financement, j’appelle cette dame à révéler, également, les sources de financements de son parti», a-t-il lancé dans une déclaration à Mosaïque FM.
Hassen Mzoughi
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