Un projet de loi sur la lutte contre le tabagisme prévoit l’interdiction de fumer dans les espaces publics et la limitation de la publicité pour le tabac.
Par Hassen Mzoughi
Selon la ministre de la Santé, Samira Merai, ce projet de loi sera examiné prochainement en conseil ministériel, avant d’être présenté à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Désintoxiquer ministères, hôpitaux et écoles
En Tunisie, près de 50% des hommes fument et ce taux est parmi les plus élevés dans la région Moyen-Orient – Afrique du Nord (Mena), a indiqué la coordinatrice régionale du projet de lutte contre le tabagisme à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Fatma Alaoua, en s’appuyant sur le dernier rapport de son organisation, en marge d’un atelier consacré à la nouvelle stratégie de lutte contre le tabagisme, organisé récemment au siège du ministère de la Santé.
Selon Habib Ghedira, chargé de la mise en place de cette stratégie conjointe entre le ministère de la Santé tunisien et l’OMS, le nombre de fumeurs en Tunisie n’a pas baissé malgré les efforts du ministère dans ce domaine.
«Le dernier recensement (2016) révèle que 23,5% des Tunisiens sont fumeurs : 45% des hommes, 5% des femmes et 20% des adolescents à partir de l’âge de 11 ans. Chez les 12 à 20 ans, 55,8% des garçons et 17,7% des filles sont des fumeurs. C’est pour cette raison qu’une stratégie nationale participative de lutte contre le tabac a été mise en place», a encore souligné M. Ghedira, ajoutant que cette stratégie prévoit essentiellement la désintoxication des espaces publics, dont surtout les ministères, les hôpitaux et les écoles, l’objectif étant de garantir au non-fumeur le droit à un espace protégé.
Combattre le commerce illicite !
Le programme national de lutte antitabac a démarré en 2007 et se base sur quatre axes: la sensibilisation et l’information, la législation, l’aide au sevrage tabagique et le suivi de la situation dans le pays.
S’agissant du volet législatif, la loi n° 98-17 du 23 février 1998 relative à la prévention des méfaits du tabagisme a été révisée pour être en phase avec la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (2003) ratifiée par la Tunisie en 2010. Le nouveau texte sera soumis à l’ARP pour adoption.
Le protocole de l’OMS pour combattre le commerce illicite des produits du tabac (2013) sera également présenté à l’ARP avant d’être ratifié par la Tunisie, a aussi précisé M. Ghedira, en rappelant que le tabagisme cause entre 30 et 40 décès par jour en Tunisie.
Rappelons, à ce propos, que les quatre premières causes de décès dans le pays sont les maladies non transmissibles dues principalement au tabagisme: maladies cardiovasculaires (29,1%), cancer (16,8%), maladies endocriniennes (9,9%) et maladies respiratoires (9,7%).
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