L’affaire de la Banque franco-tunisienne (BFT) constitue un scandale d’État, estime l’Union patriotique républicain (UPR).
Dans un communiqué publié vendredi 20 juillet 2017, l’UPR estime que cette affaire est «un exemple récurrent de la nonchalance dans la gestion et la défense de l’intérêt général» en Tunisie.
En effet, l’Etat tunisien risque de se voir infliger une amende de 400 millions de dollars US (un milliard de dinars tunisiens) au profit de la société ABCI Investment, qui a été lésée dans cette affaire.
Il est à rappeler que ce contentieux a été porté devant un tribunal arbitral de la Banque mondiale, le Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), et un accord de règlement à l’amiable a été signé, le 31 août 2012, par Mondher Sfar, ancien conseiller du ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Slim Ben Hmidane, et les représentants légaux de la société d’investissement ABCI, laquelle société qui avait acquis la BFT en 1983, avant que l’Etat tunisien ne l’en dépossède sous la contrainte.
Cet accord de règlement à l’amiable n’a, cependant, pas tardé à être remis en question par l’Etat tunisien, alléguant du fait qu’il a été décidé par un haut responsable, sans l’accord préalable du gouvernement. Argument grotesque que le Cirdi n’a pas eu de mal à balayer d’un revers de la main.
En septembre 2016, Mabrouk Korchid, secrétaire d’Etat chargé des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, a convaincu le gouvernement Chahed, qui a hérité de la patate chaude, qu’il a trouvé le moyen de contrer une éventuelle décision du Cirdi accablante pour l’Etat tunisien, en montant une affaire contre ABCI devant la justice tunisienne !
Là, on baigne dans l’amateurisme, en prenant les gardiens du temple du droit international pour des… idiots.
«Le stratagème élaboré par le secrétaire d’Etat s’avère non seulement inapproprié mais n’ayant aucun lien avec la réalité des faits, témoignant d’une naïveté et d’une ignorance juridiques», souligne l’UPR dans son communiqué, tout en appelant les Tunisiens «à constater, si besoin est, qu’ils sont gouvernés par une junte associant incompétence et arrogance».
I. B.
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